Débat sur l'immigration : "Le progressisme ce n'est pas la permissivité", précise Laurent Nuñez
Le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur, invité du "8.30 franceinfo", mercredi 18 septembre 2019, précise la ligne du gouvernement avant l'ouverture du débat sur l'immigration à l'Assemblée nationale.
"Il ne faut pas nous taxer d'a priori dans l'organisation de ce débat. Cette majorité fait partie du camp des progressistes mais le progressisme ce n'est pas la permissivité", a affirmé Laurent Nuñez, invité du "8.30 franceinfo", mercredi 18 septembre, concernant le débat à l'Assemblée nationale et au Sénat, le 30 septembre, sur la politique migratoire de la France.
Les demandes d'asile augmentent
"En Europe, les entrées irrégulières ont baissé de manière assez importante en 2018 et cette baisse se poursuit en 2019. En France, nous observons en 2018 une augmentation de la demande d'asile de 20% qui se poursuit en 2019", a affirmé le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur. Laurent Nuñez a expliqué que "cette demande d'asile provient en grande partie de personnes qui sont issues de pays d'origine sûrs, qui ne sont pas en besoin de protection, comme les Albanais et les Géorgiens. Ensuite, nous avons énormément de demandes secondaires, de personnes qui ont déposé l'asile dans d'autres pays de l'Union européenne qui devraient normalement être en charge de cette demande, et qui arrivent chez nous. Cela il faut qu'on le regarde en face, de manière extrêmement humaine mais sans naïveté, sans angélisme."
"Il faut parfois faire preuve de fermeté quand cela est nécessaire, c'est ce que nous faisons et ce sera au cœur de la réflexion du débat sur notre politique migratoire", a assuré Laurent Nuñez. "Cette politique, il faut que nous la menions dans le même état d'esprit [que la loi asile et immigration de Gérard Collomb de 2018] avec beaucoup d'humanité, intégration pour ceux qui sont en besoin de protection, et de fermeté, reconduite pour ceux qui n'ont pas le droit à cette protection", a conclu le secrétaire d'État.
La menace terroriste n'a pas diminué
"Le niveau de la menace [terroriste] est malheureusement inchangé", a affirmé Laurent Nuñez. "La menace la plus importante, c'est la menace dite "endogène" d'individus radicalisés qui seraient sur le territoire français et qui, obéissant à la propagande de Daech, passeraient à l'acte avec des moyens assez rudimentaires, des couteaux, des voitures-bélier, parfois même avec des explosifs, comme on l'a vu à Lyon", a précisé le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur. "Cette menace, elle, n'a pas diminué", a-t-il poursuivi.
"Le retour [des jihadistes d'Irak] s'est tari par la force des choses. Un certain nombre d'entre eux sont incarcérés ou retenus dans des centres en Syrie, un certain nombre d'entre eux sont décédés sur zone. Mais il faut rester prudent car il y a des relocalisations de jihadistes qui ont été sur des théâtres d'opération en Irak et en Syrie et qui se relocalisent dans d'autres pays", a relativisé Laurent Nuñez. "C'est pour cela qu'il est très important de pouvoir suivre ces mouvements avec nos partenaires étrangers, pour éviter encore une fois, une attaque projetée sur le territoire national", a conclu le secrétaire d'État.
L'amende pour consommation de cannabis pas encore effective
"L’amende de 200 euros [pour les consommateurs de cannabis] sera effective à compter, on l’espère, de la fin de l’année, début 2020", a déclaré ce mercredi Laurent Nuñez. "Ces textes sont suivis par la garde des Sceaux et ce que je sais c'est que nous travaillons en étroite collaboration avec elle", a-t-il poursuivi. Le secrétaire d'État auprès du ministre de l'Intérieur a estimé que ce dispositif "sera très utile à nos policiers, qui sont très demandeurs, car en termes de procédure cela allégera considérablement leur travail."
Une plateforme téléphonique pour dénoncer les points de deal
L'une des mesures présentée lors de la présentation du plan antidrogue présenté ce mardi, c'est une plateforme téléphonique qui permettra aux citoyens de dénoncer les points de vente de drogue. "La police et la gendarmerie en connaissent une partie, mais nous ne pouvons pas nous priver d'informations. Sur un trafic, par exemple, qui va redémarrer à un endroit, les policiers ne vont peut-être pas s'en apercevoir tout de suite, les habitants, le bailleur social, le directeur d'école qui est à côté, eux vont le voir, et l'intérêt c'est qu'ils fassent remonter cette information", a justifié Laurent Nuñez.
Retrouvez l'intégralité de l'émission "8.30 franceinfo" du mercredi 18 septembre 2019 :
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