Ascoval : "On ne tord pas le bras à une réalité économique", estime Marc Fesneau
Le ministre des Relations avec le Parlement, invité vendredi de franceinfo, estime que "la question n'est pas de nationaliser" mais de faire en sorte que la "réalité économique se tienne".
Faut-il obliger Vallourec, l'actionnaire principal de l'aciérie Ascoval de Saint-Saulve (Nord) à mettre la main à la poche pour sauver les 280 emplois du site ? "Ce n'est pas la question de tordre le bras" à Vallourec, a répondu vendredi 26 octobre sur franceinfo, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, Marc Fesneau.
"La question, c'est de voir s'il y a un équilibre économique qui peut tenir. On ne tord pas le bras à une réalité économique", a indiqué le ministre, alors que Bercy réunit les acteurs du dossier dans la journée. "On fait en sorte que la réalité économique de Vallourec et de ceux qui travaillent avec Vallourec se tienne, et c'est ce que va regarder le gouvernement."
Plusieurs voix, de Xavier Bertrand (divers droite) à Ugo Bernalicis (LFI), se sont élevées ces derniers jours pour réclamer une nationalisation de l'usine, comme ce fut le cas pour les chantiers navals STX de Saint-Nazaire. "La question n'est pas de nationaliser et de faire semblant d'avoir trouvé une solution", a balayé Marc Fesneau. "STX c'était un autre sujet, puisque c'était une question stratégique : éviter qu'un repreneur extérieur ne prenne le pouvoir sur un chantier stratégique. Là, on n'est pas sur une affaire stratégique, on est sur affaire d'emplois qui sont menacés", a-t-il estimé.
Puis, appelé à se prononcer sur le "name and shame", "nommer pour dénoncer" qui devrait être appliqué aux votes de certains élus pour prendre les électeurs à témoin, selon l'Insoumis François Ruffin, Marc Fesneau a dit son désaccord. "Ce n'est pas une bonne pratique démocratique", a-t-il jugé.
Par ailleurs, interrogé sur l'annulation par le Conseil d'Etat du décret de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim (Haut-Rhin) de 2017, "la procédure n'a pas été respectée" par l'ex-ministre de l'Ecologie Ségolène Royal, a réagi le ministre chargé des Relations avec le Parlement. "Mme Royal est assez prompte à donner des leçons, sauf qu'elle a laissé un certain nombre de dossiers avec ce type de problèmes", a-t-il accusé. "Elle a pris une décision de fermeture sans avoir concerté EDF", juste avant l'élection présidentielle de 2017. Le gouvernement de l'époque n'avait en effet pas attendu la demande formelle de la part d'EDF pour publier son décret.
"En politique, au lieu de parler et de faire des effets d'annonce, il faut au moins que les dossiers soient bordés", a ajouté Marc Fesneau, qui a confirmé que le gouvernement actuel prendrait "un nouveau décret". "On va reprendre un décret, on va reprendre la procédure comme elle aurait dû être faite" et la centrale de Fessenheim sera "bien sûr" fermée d'ici 2022, a-t-il assuré.
Enfin, sur la hausse des prix du carburant, le ministre a fait une mise au point, admettant que "les territoires ruraux sont fondamentalement dépendants" de la voiture, tout en estimant que le gouvernement n'a "pas le pouvoir de jouer sur les cours du pétrole".
Regardez l'intégralité de l'entretien de Marc Fesneau sur franceinfo le 26 octobre 2018.
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