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Virginie Calmels : "La ligne politique d’Emmanuel Macron est très claire : elle est plutôt de centre gauche"

Virginie Calmels, présidente de Droite Lib et première adjointe d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux, était l'invitée de franceinfo. Elle a notamment considéré que la ligne politique proposée par Emmanuel Macron était "plutôt de centre gauche" avec "des relents de gauche".

Article rédigé par franceinfo
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Virginie Calmels, présidente de Droite Lib et adjointe d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux, était l'invitée de franceinfo. (FRANCEINFO)

Quelques heures avant que ne soit dévoilée, mardi 16 mai, la composition du gouvernement d'Edouard Philippe, Virginie Calmels était l'invitée de franceinfo. Pour la présidente de Droite Lib et première adjointe d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux, "la ligne politique d’Emmanuel Macron est très claire. Elle est plutôt centre gauche avec des relents de gauche qui sont fortement présents." Et donc, pour elle, "quiconque rejoint Emmanuel Macron adhère". En rejoignant Emmanuel Macron, Edouard Philippe aurait-il, alors, trahi ses convictions ? "Ce sont des choix individuels, je ne suis pas là pour commenter cela. C'est Edouard Philippe qui sait mieux que moi quelles sont ses convictions."

Elle voit en lui "un homme intelligent", doté de "convictions", "de terrain" : "La politique, défend-elle sur franceinfo, cela passe aussi par cette action concrète d'élu local et je pense que ça c'est une belle expérience qu'il peut mettre au profit de la France."

Edouard Philippe a déclaré lundi vouloir "tenter quelque chose qui n'a jamais été tenté". Virginie Calmels y voit une position intéressante : "Effectivement la France va mal et je crois qu'on a besoin d'être créatif, original, d'apporter d'autres solutions que les sentiers battus, ou ce qui n'a pas fonctionné pendant des années. Là-dessus je ne peux qu'être d'accord".

Pour autant, la présidente de Droite Lib considère que "tenter ce qui n'a jamais été tenté c'est réussir une coalition". C'est à dire, selon elle, réussir à faire travailler des personnes qui ont des "convictions politiques différentes" et qui ont des "lignes politiques différentes", mais "qui se retrouvent dans un équilibre". Il s'agit là, pour elle de "ligne politique", et non d'un "casting de personnes".

"Choquée" par une nouvelle augmentation des impôts

Sur le programme proposé par Emmanuel Macron, Virginie Calmels a assuré partager un certain nombre d'idées avec le président de la République, tout en restant persuadée qu'il était possible de gérer l'argent public "différemment". "Le seul point qui me choque dans le projet d'Emmanuel Macron, c'est la nouvelle augmentation des impôts et les 17 à 20 milliards d’augmentations de la CSG. Je crois que le pays n’en peut plus."

Elle dit cependant souhaiter le succès d'Emmanuel Macron : "Je ne peux que souhaiter pour mon pays qu’on réussisse et qu’on sorte de l’ornière. Je ne vais pas souhaiter l’échec du nouveau président élu. En revanche, ce qui est certain, ma ligne politique à moi, mes convictions à moi elles ne se retrouvent pas totalement dans le projet d'Emmanuel Macron."

Virginies Calmels appelle à une "cohabitation"

La première adjointe d'Alain Juppé à la mairie de Bordeaux rappelle en outre qu'elle aspire à une "cohabitation", avec "une majorité LR-UDI de préférence""On voit bien que les élections ont donné quatre blocs de poids relativement équivalents : Macron, Le Pen, Mélenchon et LR. On verra in fine ce qui se passera. Les Français ont la chance de pouvoir revoter les 11 et 18 juin pour clarifier le projet qu'ils veulent", a-t-elle ajouté. Les élections législatives vont permettre aux Français de "choisir un projet et ils voudront qu'on l'applique".

La présidente de DroiteLib' espère en outre qu’Emmanuel Macron, qui a, selon elle, fait campagne sur du "ni droite, ni gauche" et qui aurait cultivé "une certaine forme d’ambiguïté" clarifiera sa position. Et appelle à donner un coup de barre à droite, au moyen des élections législatives.

L'obstruction, "c'est dépassé"

Une vingtaine d'élus Les Républicains et UDI ont appelé leurs familles politiques à "répondre à la main tendue" par Emmanuel Macron, qui vient de nommer comme Premier ministre Édouard Philippe, issu de leurs rangs.

Virginie Calmels a dit comprend cette démarche mais, pour elle, elle arrive trop tôt : "C'est le calendrier qui ne va pas. Faire tout de suite, c'est abandonner ses convictions. C'est intéressant de voir qu'il va y avoir une recomposition politique avec une autre vision." Pour Virginie Calmels, "l’obstruction, c’est dépassé. Dire que sous prétexte qu’on est à droite on ne vote pas une loi portée par quelqu’un de gauche quand elle va dans le bon sens, c’est dépassé. Je ne suis pas en quête d'un poste. Je veux le succès de la France."

Réformer le code du travail par ordonnances

La réforme de droit du travail est l'un des points essentiels du programme d'Emmanuel Macron. "Il faut le moderniser c'est certain. On a fait campagne pour ça, on continuera à faire campagne pour ça. Faut-il passer par ordonnances ? Je le crois", a-t-elle déclaré. 

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