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Sur les musulmans, Alain Juppé refuse "l'hystérie déraisonnable"

Alain Juppé, candidat de la primaire de la droite pour la présidentielle, était l'invité de franceinfo mardi 20 septembre. Interrogé sur l'islam en France, l'ex-Premier ministre a déclaré "ne pas accepter pas l'hystérie déraisonnable sur cette question".

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Alain Juppé, candidat à la primaire de la droite et du centre, maire LR de Bordeaux
 (Jean-Christophe Bourdillat / Radio France)

Alain Juppé, candidat de la primaire de la droite pour la présidentielle, était l'invité de franceinfo mardi 20 septembre. Le maire Les Républicains (LR) de Bordeaux s'est exprimé sur "les accommodements raisonnables" avec l'islam qu'il avait évoqués dans un entretien au Figaro en mai 2015. Sans citer Alain Juppé, Nicolas Sarkozy a repris cette expression lors d'un récent meeting à Provins pour déclarer : "Je n'accepte pas les accommodements prétendus raisonnables avec les extrémistes." L'ancien Premier ministre a répliqué que lui, "n'accepte pas l'hystérie déraisonnable sur cette question de la relation avec les musulmans". 

"Assez d'amalgames, assez de frénésie", a ajouté Alain Juppé en précisant que la formule "accommodements raisonnables" était "un mot québécois et pas un mot français". "Les Québécois, a-t-il ajouté n'ont pas la même vision de la laïcité que nous".

Alain Juppé a fait la différence entre les musulmans intégrés et les autres. "Il y a en France des musulmans qui respectent les lois de la République, qui sont prêts à accepter notre conception de la laïcité et avec eux, il faut conclure une sorte de pacte national qui fixe les règles du jeu. Ceux qui n'acceptent pas sont nombreux et contre cela il faut mener une lutte sans merci."

La photo de "l'identité heureuse"

Alors que la notion d'identité est au coeur de la campagne pour la primaire de la droite, Alain Juppé a réaffirmé mardi sur franceinfo son concept d'"identité heureuse", formule moquée par certains de ses rivaux. "Je n'ai pas de mal à installer des thèmes de campagne. Quand on veut s'attaquer à son concurrent on cherche des mots crédibles. S'agissant de mon projet 'immobilité' c'est un mot comique, ce n'est pas un mot crédible. L'identité heureuse, c'est un objectif est je n'en démordrai pas", a martelé le maire Les Républicains de Bordeaux.

"Je pense que je peux servir mon pays, faire naître au milieu des Français une espérance. C'est ça mon objectif", a ajouté le candidat à la primaire de la droite. "Si j'étais convaincu que la France ira plus mal demain qu'aujourd'hui, je resterai chez moi. Je suis convaincu qu'elle peut aller mieux demain à condition de faire un certain nombre de réformes fondamentales et de rétablir la confiance."

L'économie et le plein emploi

Parmi les propositions d'Alain Juppé, il y a la suppression de l'ISF "parce que c'est un impôt qui fait fuir l'argent des Français qui ont de l'argent. Il y a des Français qui souffrent et il y a des Français qui ont de l'argent, et où est-ce qu'ils le placent ? A Genève, à Bruxelles, à Londres où dans la Silicon Valley, parce qu'aujourd'hui la taxation du capital est devenu confiscatoire. Cela fait fuir des dizaines de milliards" a argumenté l'ancien Premier ministre.

Pour créer le plein emploi, il faut "remettre l'entreprise au cœur des politiques de l'emploi en allégeant les charges, en simplifiant les réglementations, en assouplissant le droit du travail et en faisant de l'entreprise le vrai lieu du dialogue social."

La gestion des migrants par l'Etat

Le débat politique s'est cristallisé ces derniers jours autour du démantèlement programmé de la "Jungle" de Calais où se regroupent les migrants. "Ça n'est pas acceptable de continuer ainsi", a réagi Alain Juppé.

"Le gouvernement ne bouge pas sur ce terrain-là, mais il faut remettre en cause les accords du Touquet", a estimé le maire Les Républicains de Bordeaux. "Il faut distinguer ceux qui sont en situation illégale et qu'il faut raccompagner chez eux. Pour les demandeurs d'asile nous avons des lois qu'il faut respecter. Il faut que les délais d'instruction soit fortement raccourcis. Aujourd'hui c'est plus d'un an et demi, en Allemagne c'est six mois."

Pour les réfugiés présents en France et en situation légale, "je ne suis pas hostile à ce qu'on les répartisse sur le territoire national", a indiqué Alain Juppé mais "en accord avec les maires, et avec de petites unités sous le contrôle de l'État".

"C'est difficile, il n’y a pas une seule solution. C'est une vision d'ensemble qu'il faut avoir de ce problème. Il faut que l'État reprenne la maîtrise des flux migratoires qu'il a perdue aujourd'hui", a ajouté Alain Juppé.

Regardez l'intégralité de l'entretien d'Alain Juppé sur franceinfo le mardi 20 septembre


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