SNCF : Pierre Laurent reproche à François Hollande d'avoir "préparé la réforme qui vient aujourd'hui"
Le secrétaire national du PCF, invité mercredi de franceinfo, n'a pas apprécié "les leçons de dialogue social" données par l'ancien président de la République, à propos de la réforme de la SNCF.
Le secrétaire national du Parti communiste (PCF), Pierre Laurent, invité mercredi 11 avril de franceinfo, a reproché à François Hollande d'avoir "préparé" en 2014, la réforme de la SNCF, actuellement en débat à l'Assemblée nationale.
"Que François Hollande nous donne aujourd'hui des leçons de dialogue social, je crois que beaucoup de salariés vont écouter ça avec beaucoup de circonspection", a commenté Pierre Laurent, qui voit "plutôt une parenté de méthode entre ce qui s'est passé au moment de la loi El Khomri et ce qui s'est passé sur les ordonnances Macron".
Pierre Laurent s'est écarté de la position de François Hollande sur la réforme de la SNCF, exprimée lors de son entretien sur France 2 hier. L'ex-chef de l'Etat a déclaré : "Il y a des réformes nécessaires à faire. Pour les réaliser, les faire accepter, il faut nécessairement un temps de concertation, et même de négociation." "Moi, ce qui me pose problème dans la réforme de la SNCF, c'est d'abord le fond, ensuite la forme", a réagi Pierre Laurent. Le numéro un du PCF a reproché à François Hollande d'avoir "conduit une réforme en 2014, sans aucune concertation avec les cheminots (...) Cette réforme a éclaté la SNCF en trois entités et elle a préparé la réforme qui vient aujourd'hui".
"Un conflit parti pour durer"
Interrogé sur les grèves à la SNCF lancée début avril, le secrétaire national du PCF prévient que "le conflit est parti pour durer, sauf si le gouvernement cesse avec l'arrogance qui est la sienne".
Selon Pierre Laurent, la réforme voulue par le gouvernement "va continuer à dépecer l'entreprise". Il préconise la "reprise" de la dette de la SNCF. "Il faut alléger la SNCF de cette dette. Il faut faire jouer son rôle à la Caisse des dépôts et consignation, à la Banque centrale européenne qui prête à 0% aux banques. Qu'elles reprennent cette dette à 0%", a-t-il préconisé.
À la recherche de l'unité
Le député de La France insoumise (LFI) François Ruffin a proposé "une grande manifestation nationale commune le samedi 5 mai". Selon Pierre Laurent, "la condition pour réussir une mobilisation nationale c'est que tout le monde soit d'accord. Ça n'est pas encore le cas". Pour lui, "la condition de la réussite c'est que les organisations syndicales soient partie prenante voire organisatrice" de cette journée, mais "pour le moment, elles ne le sont pas". Pierre Laurent a insisté sur l'importance de l'unité. "Avec Benoît Hamon, avec Olivier Besancenot, avec d'autres, avec des dirigeants de La France insoumise, nous sommes extrêmement favorables à multiplier, dans tout le pays, les initiatives unitaires", ajoutant remarquer "un courant qui pousse dans le sens de l'unité".
En Syrie, "des crimes horribles"
Interrogé sur les soupçons de recours aux armes chimiques imputé au régime de Bachar al-Assad en Syrie, Pierre Laurent a évoqué "des crimes horribles". "L'enchevêtrement de l'action des différentes grandes puissances dans la région rend la situation extrêmement préoccupante", a ajouté le secrétaire national du PCF. Si la France décide de détruire les capacités chimiques du régime syrien, le parti communiste soutiendra-t-il la décision ? "Ça dépend des conditions dans lesquelles est menée cette opération", a jugé Pierre Laurent. "Telle ou telle action militaire ne peut pas être dissociée de nos efforts politiques pour trouver des solutions politiques dans la durée, dans le cadre de l'ONU", a-t-il ajouté.
"Il faut continuer de ne pas dissocier une éventuelle action militaire, de l'effort politique pour stopper la guerre, car on ne résoudra pas cette situation uniquement par des actions de ce type", a préconisé Pierre Laurent, faisant allusion à des frappes qui ont "déjà été conduites".
Regardez l'intégralité de l'entretien de Pierre Laurent sur franceinfo le mercredi 11 avril 2018.
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