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Réforme du Code du travail : "Un mauvais texte" qui donnera "moins de droits aux salariés", juge Philippe Martinez

Le secrétaire général de la CGT, invité vendredi de franceinfo, estime que la réforme du Code du travail "va libéraliser le droit du travail pour donner plus de pouvoirs aux chefs d’entreprise et moins de droits aux salariés". 

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, invité de franceinfo vendredi 1er septembre, a réagi au texte des ordonnances visant à réformer le Code du travail. Le projet du gouvernement "va libéraliser le droit du travail pour donner plus de pouvoirs aux chefs d’entreprise et moins de droits aux salariés", a-t-il expliqué. Selon le leader de la CGT, la réforme ne va pas régler le problème du chômage. 

Il y a un problème autour du travail, a estimé Philippe Martinez. "Des gens souffrent parce qu'ils ont trop de travail. Comment dégage-t-on du temps pour en laisser à ceux qui n'ont pas de travail ? C'est comme cela que l'on réglera le chômage", a-t-il expliqué. 

Le CDD modifié dans le viseur de la CGT

Philippe Martinez a notamment critiqué les nouvelles conditions de recours aux contrats à durée déterminée (CDD) qui pourraient être adaptées par accord de branche : "Chaque branche va décider si on peut renouveler trois fois, quatre fois, cinq fois, donc un CDD, selon l’entreprise où il travaillera, n’aura pas le même droit. On a renforcé la branche au détriment d’une égalité de traitement des salariés dans ce pays", a-t-il regretté. 

S'agissant du plafonnement des indemnités prud'homales prévu dans le texte dévoilé jeudi, Philippe Martinez a dénoncé "le principe : 'il faut nous aider à licencier pour mieux recruter'. C'est un truc, vieux comme le monde, que je ne comprends toujours pas". 

Philippe Martinez s'est dit convaincu qu'on peut "simplifier le Code du travail" en protégeant les salariés. Il a rappelé que la CGT avait fait des propositions. "L’objectif, c’est qu’il y ait une réforme du droit du travail, mais une autre réforme qui renforce les droits des salariés", a déclaré le secrétaire général de la CGT.

"Le patronat n'est jamais divisé"

Philippe Martinez a déclaré respecter la décision de Force ouvrière (FO) de ne pas manifester le 12 septembre auprès de la CGT contre la réforme du Code du travail, tout en admettant que "quand les syndicats sont divisés, c'est toujours plus difficile" et soulignant que "le patronat n'est jamais divisé".

Le patron de la CGT souhaite toutefois discuter avec Jean-Claude Mailly, à la tête de FO, pour qu'il lui explique "la différence entre la loi Travail I, écrite par Emmanuel Macron en grande partie et la loi Travail II, écrite par Emmanuel Macron en grande partie". Par ailleurs, le leader de la CGT a précisé qu' "il y a déjà 65 manifestations prévues" pour la journée du 12 septembre et que "15 structures territoriales de FO" ont décidé de rejoindre ces cortèges. "S’il y a une forte contestation, on peut modifier les choses", a-t-il déclaré. "Nous pensons que ce texte est mauvais, les salariés, il faut leur expliquer (…) maintenant qu’on a le texte définitif, on peut encore mieux expliquer."

Philippe Martinez a précisé que Jean-Luc Mélenchon, le chef de file de La France insoumise, ne sera "pas en tête" du cortège le 12 septembre car la CGT tient "à l'indépendance syndicale". 

Interrogé sur les dossier à venir, comme les retraites et le paritarisme, Philippe Martinez a prévenu qu'il allait y avoir des "tensions importantes" parce que Emmanuel Macron "nous propose d'aller plus loin dans les inégalités".

Regardez l'intégralité de l'entretien de Philippe Martinez sur franceinfo le 1er septembre 2017.

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