Réforme de la SNCF : "Il n'y a rien de rien pour les usagers", selon Xavier Bertrand
Le président des Hauts-de-France, invité de franceinfo mercredi, a reproché au gouvernement de ne pas associer aux objectifs de la réforme de la SNCF, les usagers, qui sont dit-il, "les grands absents".
Le président de la région Hauts-de-France, Xavier Bertrand, invité mercredi 28 février de franceinfo, a reproché au gouvernement de ne pas axer la réforme de la SNCF sur les besoins des usagers. "Pour le confort, la sécurité, la régularité, il va falloir investir" a-t-il déclaré. L'élu, qui a quitté le parti Les Républicains en décembre dernier, s'est dit "d'accord" pour une réforme du statut des chemins de fer français et "d'accord" pour une réforme par ordonnances, mais en pointant l'absence de projets pour les usagers des trains.
Les usagers "sont les grands absents de la réforme qui s'annonce. Il n'y a rien pour eux. Il n'y a rien sur les investissements pour la sécurité, pour que les trains arrivent à l'heure, pour changer le matériel", a regretté Xavier Bertrand. "Il n'y a pas le début du commencement d'une solution pour le problème des usagers", a ajouté le président de région. La SNCF va devenir "une société privée à capitaux publics", a-t-il souligné, en s'interrogeant également le devenir de la dette.
Par ailleurs, Xavier Bertrand veut avoir le choix pour les TER entre "la SNCF ou un autre opérateur" lors de l'ouverture à la concurrence.
"Je veux qu'on me donne les moyens de choisir. Aujourd'hui, je fais un chèque par an d'un peu plus de 420 millions d'euros à la SNCF, sauf que je n'en ai pas pour mon argent. Si je veux un autre opérateur, il faut que j'ai les éléments pour savoir combien ça coûte", a-t-il réclamé.
Des réformes pour qui ?
Interrogé sur les premiers mois d'Emmanuel Macron à l'Elysée, Xavier Bertrand a estimé que "le regard de l'international sur la France a changé", ajoutant que "ce sont les Français qui voudraient changer de regard".
"Je suis comme beaucoup de Français, je veux des résultats", a déclaré Xavier Bertrand, estimant que "c'est aux Français qu'on doit rendre des comptes, quand on a eu leur confiance". Or, "aujourd'hui, beaucoup [de Français] se disent que ce n'est pas un président pour eux". L'élu a dit souhaiter que les retraités, les salariés, les ouvriers de l'industrie, soient davantage écoutés. "Il faut faire des réformes, mais pas pour que la France se développe à plusieurs vitesses", a-t-il conclu.
La liberté "retrouvée"
Le 11 décembre dernier, après l'élection de Laurent Wauquiez à la tête des Républicains, Xavier Bertrand a claqué la porte du parti. "Je n'ai aucun regret", a-t-il indiqué. "La liberté, voilà ce que j'ai retrouvé. Je ne suis pas obligé de plaire, de rendre des comptes à un bureau politique. J'ai à rendre des comptes aux six millions d'habitants de la région, même s'ils n'ont pas tous voté pour moi", a-t-il ajouté.
"En politique, vous êtes dans un système où vous pensez qu'il faut plaire pour avoir des bons sondages, pour avoir un poste plus important. Je les ai faites ces conneries-là. La dernière claque que j'ai prise, c'est aux régionales. J'ai décidé de ne plus me rendormir." Aujourd'hui, Xavier Bertrand dit se sentir "utile". "Je suis davantage un militant de l'intérêt général", a-t-il précisé.
Regardez l'intégralité de l'entretien de Xavier Bertrand sur franceinfo le 28 février 2018.
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