Radicalisation : le "gouvernement s'attaque à ce problème énorme avec une cuillère à café trouée", selon Sébastien Chenu, porte-parole du FN
Sébastien Chenu, invité de franceinfo vendredi 23 février, estime que le gouvernement s'attaque au "problème énorme" de la radicalisation avec "une cuillère à café trouée" et des moyens "extrêmement faibles".
Alors que le Premier ministre présente à la mi-journée son "plan national de prévention de la radicalisation", le porte-parole du Front national Sébastien Chenu, invité de franceinfo vendredi 23 février, estime que le gouvernement "s'attaque à ce problème énorme avec une cuillère à café trouée, avec des moyens extrêmement faibles". Ainsi, pour le député Front national du Nord, "il faut d'abord s'attaquer au business de la déradicalisation, ces millions d'euros donnés à des associations qui ne produisent aucun résultat". "Il faut s'attaquer aux symboles de la radicalisation de notre société et de notre jeunesse", a ajouté le porte-parole du FN, citant le cas de Mennel, candidate de The Voice sur TF1, "qui est venue sur un plateau alors qu'elle tenait des discours en parallèle qui étaient extrêmement radicaux".
"Notre territoire est gangréné"
Soulignant la nécessité "d'empêcher le fait religieux d'entrer dans la sphère publique", Sébastien Chenu a par ailleurs affirmé que "le maire Les Républicains de Roubaix [Guillaume Delbar, NDLR] ne sert plus d'alcool lors des cérémonies de vœux de sa commune". Preuve, selon lui, qu'"il compose et négocie avec les gens qui ont des revendications religieuses".
"Notre territoire est gangréné par des gens qui, sous une approche communautaire des choses, veulent imposer la charia et qui glorifient Daech", a dénoncé le député frontiste, accusant "le gouvernement" de ne pas "s'attaquer à la racine du mal".
Laurent Wauquiez "nous rejoint, il valide notre discours à travers le sien", a estimé le député du Nord. À propos des propos tenus par le patron des Républicains devant les étudiants de l'école de management de Lyon, Sébastien Chenu a ajouté, "je vois Laurent Wauquiez glisser vers nous, défendre un discours qui n'était pas le sien il y a quelques années, dire l'inverse de ce qu'il a fait lorsqu'il était au gouvernement..."
Laurent Wauquiez nous rejoint, en tout cas il valide notre discours à travers le sien. La réalité c'est que maintenant il va falloir passer aux actes
Sébastien Chenufranceinfo
Sébastien Chenu est sceptique cependant sur la sincérité de la démarche de Laurent Wauquiez : "J'ai toujours un sourire quand je vois les gens qui sont l'incarnation du système, et dieu sait si Laurent Wauquiez est l'incarnation du système, [essayer] de devenir des antisystèmes. Ils se prennent les pieds dans le tapis."
En recevant jeudi à l'Élysée 700 jeunes agriculteurs, Emmanuel Macron "a voulu délivrer, quelques jours avant sa venue au Salon de l'agriculture, un anesthésiant", a accusé ce vendredi sur franceinfo le porte-parole du Front national Sébastien Chenu.
Or, selon lui, "personne n'est dupe". "Ce n'est pas parce qu'un certain nombre d'agriculteurs sont reçus à l'Élysée que leurs problèmes vont s'arranger, puisqu'Emmanuel Macron, avec les politiques qu'il mène et qu'il soutient depuis des années, est à l'origine de ces problèmes", a estimé le député FN du Nord, plaidant pour un "changement de modèle". "Demain, l'ouest de notre pays, dans lequel il y a énormément d'industries agroalimentaires, va vivre ce qui a été vécu avec Whirlpool [l'entreprise a annoncé en janvier 2017 la délocalisation de son usine d'Amiens en Pologne, NDLR]. Les industries agroalimentaires vont s'effondrer demain et aller chercher des gains de productivité à l'extérieur si on ne change pas de modèle", a prévenu Sébastien Chenu.
"La dette de la SNCF n'est pas liée au statut des cheminots"
"Dans la tête d'Emmanuel Macron, les choses sont bouclées : on libéralise tout, on arrête les petites lignes", a accusé Sébastien Chenu, porte-parole du Front national et député du Nord, alors qu'une réforme de la SNCF est en préparation. "Qu'est-ce qui va se passer ? Moi je suis élu de Denain, s'est interrogé Sébastien Chenu. La ligne Denain-Valenciennes, utilisée tous les matins et tous les soirs par un certain nombre de gens qui vont travailler à Valenciennes, on l'arrête parce que ce n'est pas rentable ?"
"On ne peut pas simplement voir à travers le prisme de la rentabilité le service public du transport", a estimé le porte-parole du FN. Selon lui, les "50 milliards d'euros de dettes" de la SNCF ne sont "pas liés au statut des cheminots". "C'est l'État qui a planqué de la dette, notamment sous Alain Juppé, à travers un certain nombre de grandes entreprises publiques", a accusé Sébastien Chenu. "Je suis pour qu'on se pose la question suivante : quelle est la politique d'aménagement du territoire et de service public des transports qu'on veut dans notre pays pour les années à venir ?", a-t-il ajouté.
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