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Présidentielle : Marine Le Pen se présente comme "la candidate des limites" pour éviter "la loi de la jungle"

La candidate du Front national à l'élection présidentielle, invitée vendredi de franceinfo, s'est posée en "candidate des limites" pour une élection qu'elle voit comme "un référendum, pour ou contre la mondialisation sauvage".  

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Marine Le Pen, candidate du FN à l’élection présidentielle. (RADIO FRANCE / JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT)

Marine Le Pen, invitée vendredi 14 avril de franceinfo, a brièvement commenté la demande de levée d'immunité au Parlement européen la concernant, révélée ce matin par France Inter. La procédure formulée par la justice française vise également l'eurodéputée Marie-Christine Boutonnet. La demande fait suite aux refus des deux élus de se rendre à des convocations des juges. Les eurodéputées sont visées par une enquête sur des soupçons d'emplois fictifs d'assistants parlementaires du FN. 

La candidate du Front national à l'élection présidentielle ne s'est pas montrée étonnée, estimant "la procédure classique et normale"

La candidate "des limites" pour "un référendum"

Interrogée sur son programme pour la présidentielle, Marine Le Pen s'est décrite comme "la candidate des limites", pour éviter "le chaos et la loi de la jungle". L'élection, dont le premier tour est prévu le 23 avril, est "un référendum", a-t-elle déclaré, ajoutant que "la vraie grande question de l'élection" est celle-ci : pour ou contre la mondialisation sauvage". "Est ce qu'on continue la mondialisation sauvage ou remet-on des protections pour les emplois, des protections aux frontières, des protections contre la concurrence internationale déloyale ?", a déclaré Marine Le Pen.   

Jean-Luc Mélenchon propose également des formes de protectionnisme. Le candidat de La France insoumise peut-il attirer à lui des électeurs qui pensaient voter pour le Front national ? "Jean-Luc Mélenchon a un problème majeur, c'est que l'immense majorité des Français veulent qu'on arrête avec l'immigration, or lui, il est pour la régularisation de l'intégralité des clandestins, pour l'ouverture totale des frontières", a déclaré Marine Le Pen. 

Rafle du Vel'd'Hiv : "Je ne changerai pas d'avis"

Après la polémique provoquée par ses propos sur la rafle du Vel'd'Hiv, Marine Le Pen a maintenu sa position : "On pourra me crucifier que je ne changerai pas d’avis, je défendrai toujours la France", a-t-elle déclaré. "Des propos totalement abjects ont été tenus contre moi à cette occasion, (...), cela ne grandit pas ceux qui les ont tenus", s'est indignée la candidate du FN à la présidentielle. 

La France "n'est pas responsable du Vel' d'Hiv", avait déclaré Marine Le Pen. "Je considère que Vichy n'était pas la France", a-t-elle répété vendredi. "Des Français peuvent commettre des crimes sans que la France soit criminelle", a poursuivi Marine Le Pen.  

La "dissolutiion de l'UOIF" réclamée "depuis longtemps"

Marine Le Pen a demandé l'interdiction du Rassemblement annuel des musulmans de France, qui a lieu ce week-end au Bourget sous la houlette de l'Union des organisations islamiques de France (UOIF) qui va présenter sa nouvelle appellation "Musulmans de France". "J'ai demandé depuis longtemps déjà la dissolution de l'UOIF. C'est une structure de soutien au fondamentalisme islamiste", a déclaré Marine Le Pen. "Je considère que laisser sur notre territoire, une structure comme celle-là prospérer c'est déjà admettre qu'on ne luttera pas contre le fondamentalisme islamiste."

Amar Lasfar, le président de l'UOIF, avait auparavant jugé vendredi sur franceinfo, que Marine Le Pen "met de l'huile sur le feu". "M. Lasfar ferait mieux, lui, de faire attention à ce qu'il déclare. Il a déclaré il y a quelques années qu'il était pour introduire le communautarisme légalement dans notre pays", a réagi la présidente du FN.

Des mesures, "le lendemain de l'élection", contre l'islamisme radical

Par ailleurs, la candidate à la présidentielle a précisé ses mesures pour "lutter contre l'islamisme radical". "Le lendemain de mon élection, je procéderai à l'expulsion des fichés S étrangers de notre pays et j'engagerai les procédures de déchéance de nationalité pour ceux qui ont la double nationalité", a-t-elle déclaré.

Selon Marine Le Pen, "10 000 personnes sont fichées S en raison de leurs liens avec l'islam radical et des fondamentalistes islamistes".

Syrie : "une enquête internationale" à nouveau réclamée 

La candidate à la présidentielle a jugé que le veto russe concernant l'attaque chimique présumée en Syrie imputée au régime de Bachar al-Assad "posait un problème", précisant qu'elle "ne connait pas les critères posées pour la création de l'enquête" et insistant pour réclamer "une enquête internationale indépendante".

Interrogée sur les actions militaires du président américain et son revirement sur l'OTAN, Marine Le Pen a estimé que Donald Trump était en contradiction avec les engagements qu'il a pris. "Il a dit qu'il ne serait pas le gendarme du monde et qu'il serait le président des Etats-Unis, et qu'il ne souhaitait pas être le président du monde. Or, il semblerait aujourd'hui, qu'il ait changé d'avis", a-t-elle déclaré. "Il n'est pas nécessaire d'être au pouvoir pour avoir un avis sur l'Otan", a-t-elle ajouté.

"Je considère que la France n'a pas à se soumettre au calendrier des Etats-Unis, or l'Otan c'est cela, et c'est la raison pour laquelle je veux que nous sortions du commandement intégré de l'OTAN", a précisé Marine Le Pen. 

Regardez l'intégralité de l'entretien de Marine Le Pen sur franceinfo le vendredi 14 avril 2017.

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