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Présidentielle 2017 : Pour Jacques Attali, "personne n'a de programme"

L'économiste et écrivain, Jacques Attali, était l'invité de franceinfo, mercredi 26 octobre. Pour cet homme de gauche, beaucoup de candidats à la présidentielle n'ont pas même "une ambition pour la France".

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Jacques Attali, économiste, écrivain, conseiller d’Etat honoraire, auteur de "Vivement après-demain" (Fayard, 19-10-2016) (Jean-Christophe Bourdillat / Radio France)

"Personne n'a de programme". Jacques Attali, invité de franceinfo mercredi 26 octobre, n'y va pas par quatre chemins. Pour l'économiste et conseiller d'État honoraire, à quelques mois de la présidentielle 2017, "beaucoup de gens sont candidats pour garantir leur mandat de conseiller général dans l'avenir et pas du tout pour avoir une ambition pour la France."

En finir avec la classe politique actuelle

Interrogé sur Emmanuel Macron, Jacques Attali a estimé qu'il "fait partie de cette nouvelle génération dont le pays a besoin. Je l'ai dit il y a longtemps et je continue à le penser : les Français aimeraient élire un inconnu, ils aimeraient faire table rase de la classe politique. De ce point de vue, Emmanuel Macron représente le désir des Français de remplacer totalement leur classe politique. Les Français veulent une révolution."

Et puisque les programmes font désespérément défaut, selon lui, Jacques Attali refuse de se prononcer en faveur de tel ou tel candidat, à six mois de l'échéance présidentielle. Mais lui l'ancien conseiller spécial de François Mitterrand "ira voter à gauche quoi qu'il arrive au premier tour de l'élection présidentielle." En revanche, en cas de deuxième tour entre le candidat de droite et Marine Le Pen, il voterait "sans hésitation" pour le candidat de droite.

François Hollande, héritier de François Mitterrand ?

Comme pour les autres candidats, Jacques Attali ne se prononce pas sur François Hollande, qui pour lui, "n'est pas un mauvais président". Le chef de l'État, successeur de François Mitterrand, dont on célèbre aujourd'hui le 100e anniversaire de la naissance. "François Hollande a la même conception de la politique de François Mitterrand, même s'il n'a pas les mêmes qualités. C'est un homme honnête, loyal."

Jacques Attali, "pas d'accord" avec l'idée que François Mitterrand aurait initié une tendance sur la scène politique française : défendre des idées en campagne, sans pour autant les mettre en application une fois élu. "Tout un discours s'est installé sur l'idée du tournant, mais je ne crois pas que ce soit vrai. En 1981, on a fait énormément de réformes, qui sont aujourd'hui des évidences [notamment l'abolition peine de mort.] En 1983, aucune n'a été remise en cause, a expliqué Jacques Attali. On n'a ni tourné à droite, ni tourné à gauche, on a freiné."

Et depuis François Mitterrand "il n'y a pas eu de grand programme, donc rien n'a été fait" déplore-t-il.

La baisse du chômage, "une bonne nouvelle"

Le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi a baissé de 1,9% en septembre, selon les chiffres communiqués par le ministère du Travail, soit 66 300 demandeurs d'emploi en moins par rapport au mois d'août. C'est la plus forte baisse depuis 1996. "C'est une bonne nouvelle, mais il faut voir précisément ce qu'il en est", a réagi l'économiste.

La baisse du chômage "s'accompagne d'une augmentation de la formation des chômeurs, qui sortent ainsi des statistiques.

Je suis un grand partisan de l'augmentation massive de la formation des chômeurs. Mais il faut que ce soit de la vraie formation, pas de la formation pour camoufler les statistiques

Jacques Attali

Si le chômage persiste, c'est parce que depuis "30 ans, il n'y a plus eu de grands programmes de réformes. Il y en a de très importantes à faire, qui attendent, qui sont évidentes, pour que le pays puisse enfin être la plus grande puissance du XXIe siècle", conclue l'auteur de Vivement après-demain.

Regardez l'intégralité de l'entretien avec Jacques Attali


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