Mention de la Corse dans la Constitution : Manuel Valls "ne votera pas cette partie-là" de la réforme
L'ex-Premier ministre PS et aujourd'hui député apparenté La République en marche, indique jeudi sur franceinfo qu'il "ne voit pas en quoi il faudrait mentionner la Corse dans la Constitution", ajoutant que "la Corse, c'est la République".
Manuel Valls, ancien Premier ministre de François Hollande et aujourd'hui député apparenté La République en marche (LREM) a salué sur franceinfo, jeudi 8 février, les déclarations du président de la République en Corse mardi 6 et mercredi 7 février. "C'était important que sur la co-officialité de la langue, le statut de résident, l'amnistie des soi-disant prisonniers politiques, le chef de l'Etat tienne des discours de vérité, clarté, fermeté".
En revanche, alors qu'Emmanuel Macron, s'est déclaré "favorable à ce que la Corse soit mentionnée dans la Constitution", ce qui serait "une manière de reconnaître son identité et de l'ancrer dans la République", Manuel Valls a dit son opposition. Si un vote avait lieu pour réformer la Constitution et y inscrire la Corse, "je ne voterais pas cette partie-là", a-t-il précisé.
"La Corse ce n'est pas un département d'outre-mer, ce n'est pas un territoire décolonisé, la Corse, c’est la République. Il y a une spécificité insulaire, il y a une culture forte, mais il y en a aussi ailleurs : la Bretagne, l’Alsace, le Pays basque, et d’autres", a poursuivi le député de l'Essonne. Voter la réforme de la Constitution qui mentionne spécifiquement la Corse, "c’est ouvrir la boite de Pandore (...) Il faut faire très attention à tout ce qui peut défaire la France", a ajouté Manuel Valls.
"Attention" à la fonction publique
Alors que le gouvernement prévoit la mise en place de départs volontaires dans la fonction publique, Manuel Valls a critiqué la "méthode", appelant à "être attentif". "On a besoin de ces fonctionnaires, dans la police, dans les prisons, dans les Ehpad et les hôpitaux. La France s'est construite avec cette colonne vertébrale qu'est l'Etat et l'Etat c'est la fonction publique", a-t-il déclaré, insistant sur la priorité que constituent "les missions" des agents. "Nous tous, nous avons trop souvent parlé des fonctionnaires comme s’ils pesaient, comme s’ils coûtaient cher, comme si c’était un poids pour l’économie française, sans jamais parler de leurs missions, du rôle de l’État. C’est ce débat qu’il faut ouvrir, plutôt que de commencer par donner le sentiment d’une forme de punition, de coup de bâton, qui ne me parait pas aller dans le bon sens", a-t-il poursuivi.
Les "avertissements électoraux" à écouter
Interrogé sur les législatives partielles de dimanche dernier, à Belfort et dans le Val-d'Oise, en faveur des Républicains, Manuel Valls estime qu'"il faut entendre les Français, les avertissements électoraux, même s’il y a eu une très forte abstention et que cela se joue à quelques dizaines de voix".
"Il y a de l’impatience, de l’exigence et c’est normal", a-t-il ajouté, estimant qu'"il faut continuer dans trois directions : la défiscalisation des heures supplémentaires (...) continuer à utiliser la prime d’activité (...) et engager la refonte des minima sociaux, avec un seul minima, pour gagner en efficacité, en clarté, et toujours avec l’idée du retour à l’emploi par la formation".
Par ailleurs, l'ex-Premier ministre a précisé qu'il "ne rentrait pas dans le débat" du PS, alors que quatre candidats sont en lice pour prendre la tête du parti, rappelant qu'il avait quitté le PS en juin dernier. "Au-delà du casting et de l'affection que j'ai pour les militants, les sympathisants du Parti socialiste, je pense que le cycle de la social-démocratie, de ce qu'est le Parti socialiste, ce cycle en Europe comme en France est terminé", a-t-il déclaré. Le Parti socialiste est mort, il faut trouver autre chose."
Regardez l'intégralité de l'intervention de Manuel Valls sur franceinfo le jeudi 8 février 2018.
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