"Laurent Wauquiez devrait dire 'J'ai vrillé' et présenter ses excuses", selon Marlène Schiappa
La secrétaire d'Etat chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes a estimé mardi sur franceinfo que le président des Républicains "devrait dire qu'il regrette" ses propos controversés "à tous les Français".
La secrétaire d'Etat chargée de l'Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa, invitée mardi 20 février sur franceinfo, a commenté les propos enregistrés de Laurent Wauquiez, à son insu dit-il, devant des étudiants de Lyon. "Tout ce que l'on voit, c'est de l'aigreur, de la haine, de la rancœur. Je trouve que c'est extraordinairement, au-delà de cynique, négatif. Et il y a quand même beaucoup de méchanceté", a déclaré Marlène Schiappa. Le président Les Républicains qualifie la France de "dictature" avec "les guignols d'En marche" d'après de nouveaux extraits diffusés lundi dans l'émission Quotidien.
"C'est grave, je ne vois pas pourquoi on accepterait ces mots d'un président d'un parti qui est censé être un grand parti d'opposition", a estimé la secrétaire d'Etat. Et d'ajouter concernant les critiques faites aux députés de La République en marche (LREM) : "Sur le fond, c'est totalement faux (...) "Ce qui me choque c'est le mot de dictature, tout ce vocabulaire est indigne."
Laurent Wauquiez tente-t-il une "trumpisation" en parlant sans filtre comme l'analysent certains experts politiques ? Marlène Schiappa s'interroge sur le message envoyé à la jeunesse et y voit plutôt de l'"autosabotage". "S'en sortir par le haut, ce serait dire 'J'ai vrillé, je n'étais pas au meilleur de moi-même et je regrette mes propos, je présente mes excuses' non pas seulement à Nicolas Sarkozy, mais à l'ensemble des Français, à commencer par les étudiants qui n'avaient pas mérité de supporter un tel séminaire", a ajouté la secrétaire d'Etat.
L'égalité sur la formation davantage contrôlée
Marlène Schiappa reçoit mardi un rapport sur les inégalités entre les femmes et les hommes en matière de formation professionnelle. "Les chiffres nous disent que les femmes ont moins accès à la formation, à la formation continue et aux financements", a-t-elle déclaré, d'où l'intérêt de vérifier précisément où va "l'argent public".
Y aura-t-il des mesures coercitives à l'égard des entreprises qui ne respectent pas l'égalité ? "Depuis 1983, en matière d'égalité professionnelle, il y a quasiment 12 lois en comptant les décrets d'application, qui ne sont pas appliquées", a-t-elle précisé. "Enfin, dit Marlène Schiappa, nous allons augmenter les contrôles aléatoires et appliquer les sanctions prévues par la loi."
Violences sexuelles : "le risque" lié au "pouvoir"
Interrogée sur de nouveaux témoignages de violences sexuelles recueillis par le quotidien Libération mardi, au sein du syndicat étudiant Unef entre 2007 et 2015 dans une enquête de Libération, Marlène Schiappa a déclaré "qu'il y a sans doute d'autres mouvements de la vie politique française qui sont impactés par ce type de procédés". La secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes a appelé "chaque parti, chaque mouvement" à prendre "ses responsabilités", ajoutant qu''"il y a un risque partout où il y a du pouvoir". Marlène Schiappa a par ailleurs réitéré son soutien au mouvement 'MeToo' qui a permis de libérer la parole des victimes mais elle refuse d'être dans l'"injonction" pour que les femmes portent plainte. "Il faut créer toutes les conditions pour que les femmes puissent porter plainte, a-t-elle expliqué, il faut qu'on améliore les politiques publiques qui mènent à la condamnation et c'est ce sur quoi on travaille, depuis 10 mois" avec un projet de loi présenté en 2018.
Regardez l'intégralité de l'entretien de Marlène Schiappa, sur franceinfo, le 20 février 2018.
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