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"La croissance française reste solide", affirme Bruno Le Maire, malgré le ralentissement annoncé par l'Insee

Le ministre de l'Économie et des Finances, invité de franceinfo mercredi, a déclaré maintenir la prévision de croissance 2018 en France, "à 1,8%". 

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Radio France
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Bruno Le Maire, ministre de l'Economie, invité de franceinfo le 20 juin 2018.  (RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

"La croissance française reste solide, je suis confiant là-dessus", a réagi Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances, mercredi 20 juin sur franceinfo. "Nous maintenons notre prévision de croissance à 1,8", a-t-il ajouté. Selon les prévisions de l'Insee publiées mardi, la croissance française va ralentir en 2018 et s'établir à 1,7%, après avoir atteint 2,3% l'an dernier.

"Nous ne prévoyons pas avec Gérald Darmanin [ministre de l'Action et des comptes publics] d'économies supplémentaires. Il y a une trajectoire, il faut simplement la tenir", a poursuivi Bruno Le Maire. "Le budget a été bâti sur une hypothèse de croissance de 1,8% et dans le programme de stabilité, vous avez une évaluation à 2%. Il est courant d'avoir des différences d'évaluation", a-t-il ajouté. 

Selon le ministre de l'Économie, le taux de croissance pourrait être meilleur "si on libérait le potentiel de croissance des entreprises", précisant que c'est le sens du projet de loi Pacte qu'il a présenté en conseil des ministres, lundi dernier.

"Pas de baisse" des APL

Les APL (aides au logement) ne seront pas revalorisées en 2018. Ce gel a été dénoncé par des associations et l'opposition de gauche. La fondation Abbé-Pierre a estimé que la décision coûterait en moyenne près de cinq euros aux ménages bénéficiaires. "Il n'y a pas de baisse des APL", a répondu le ministre de l'Économie et des Finances. "Les APL ne baisseront pas. Dans le parc social, les tarifs des logements et des loyers seront gelés eux-aussi, donc tout ça s'équilibre", a-t-il affirmé.

Budget de la zone euro : "une avancée historique"

Paris et Berlin se sont mis d'accord, mardi 19 juin, sur le projet d'un budget commun de de la zone euro. "C'est une avancée historique, a réagi Bruno Le Maire, ministre de l'Économie et des Finances. C'est la deuxième étape de la monnaie commune créée il y a quelques années."

Comment abonder ce budget de la zone euro ? Les fonds, selon Bruno Le Maire pourrait notamment venir de la taxe sur "les transactions financières". "Elle rapporte à peu près 1,5 milliard d'euros", a-t-il expliqué, ajoutant souhaiter tirer les conséquences de la crise de 2008. "Un État qui sera touché par une crise économique arrêtera de contribuer à ce budget."

Le montant du budget, qui n'a pas encore été défini, va faire l'objet de discussions : "Ce qui compte c'est que le cadre soit clair. Il reste (...) des étapes à franchir." La France voulait partir sur "un budget qui représente 0,2%, 0,4%, 0,5% du PIB, ce qui ferait 20 à 25 milliards d'euros comme point de départ". "Pour l'instant, il n'y a pas d'accord avec l'Allemagne. Nous poursuivrons nos travaux dès la rentrée sur cette question", a assuré le ministre. "C'est le travail avec les 17 autres États membres de la zone euro, qu'il va falloir convaincre. Je reconnais bien volontiers qu'il va falloir se retrousser les manches."

La question migratoire en "urgence" et en Europe

Un sondage réalisé par OpinionWay pour Public Sénat, Les Echos et Radio Classique en début de semaine, indique que 56% estiment que la France a fait le bon choix en n'accueillant pas l'Aquarius. "Je me situe dans les 56% et je le dis sans fierté particulière, a déclaré Bruno Le Maire. Le principe de responsabilité, c’est de ne pas accueillir tout le monde en laissant grandes ouvertes les portes de la France." 

Pour Bruno Le Maire, "l'urgence absolue" est de définir "une politique européenne qui soit beaucoup plus volontariste, claire, solidaire avec (...) des règles qui soient mieux respectées par chacun et un contrôle des frontières plus solide".

Le ministre a concédé pour l'Europe "une responsabilité collective" à l’arrivée de l’extrême droite au pouvoir en Italie. "Lorsque l'Europe n'est pas à la hauteur des défis sur les questions stratégiques, comme la question des migrations, et bien effectivement la réponse, c'est des populismes", a-t-il déclaré.

Regardez l'intégralité de l'entretien de Bruno Le Maire sur franceinfo le 20 juin 2018.

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