Jean-Christophe Lagarde prône l'écriture des ordonnances "avec des parlementaires" pour éviter "une forme d'ubérisation"
Le président de l'UDI, invité mercredi de franceinfo, ne veut pas de "passage en force" avec les ordonnances et demande "la participation de parlementaires" à leur écriture.
Le président de l'Union des démocrates et indépendants (UDI), invité mercredi 7 juin de franceinfo, a demandé la participation de députés et sénateurs à l'écriture des ordonnances. Interrogé sur la réforme du Code du travail, Jean-Christophe Lagarde a estimé qu'"on peut avoir deux ou trois députés par groupe parlementaire qui participent à l'écriture des ordonnances avec l'administration, avec le gouvernement".
"Démonter le droit du travail n'est pas la solution pour nos entreprises" dit @JClagarde. "Je ne veux pas du passage en force" #8h30aphatie pic.twitter.com/4tBj9CImgo
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Le député-maire de Drancy (Seine-Saint-Denis) fera cette proposition au Premier ministre, Edouard Philippe, "pour éviter les erreurs habituelles d'un pouvoir trop concentré". "Qu'il discute avec les syndicats, avec les forces parlementaires, alors les ordonnances sont un moyen de gagner du temps. Si c'est un moyen de passer en force, je trouve cela regrettable", a-t-il déclaré, ajoutant qu'il veut éviter "une forme d'ultra-ubérisation".
Le "piège" à l'Assemblée pour Emmanuel Macron
Selon Jean-Christophe Lagarde, il ne faut pas "reproduire de vieux réflexes débiles (...) d'opposition systématique à tout", après les législatives. "L’UDI travaillera avec Emmanuel Macron sur tous les sujets qui permettront à la France d’avancer et aux Français d’en tirer des fruits. C'est cela notre état d'esprit. Il ne s'agit pas de reproduire de vieux réflexes débiles - d'ailleurs nous ne les avons jamais eus - d'opposition systématique à tout", a-t-il déclaré.
"Pas notre état d'esprit d'être dans l'opposition" à Macron, dit le pdt de l'UDI @JClagarde "On a voté 14 textes sous Hollande" #8h30aphatie pic.twitter.com/JdtUlfO5bO
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Mais Jean-Christophe Lagarde a mis en garde contre le risque d'une majorité absolue pour La République en marche à l'Assemblée nationale. "Emmanuel Macron aura une majorité absolue, cela va empêcher toute forme de rassemblement. C'est même un piège pour lui", a estimé le président de l'UDI. "La recomposition dont il parlait ne peut pas avoir lieu avec une majorité absolue. Quand le débat se concentre sur une seule famille politique, il n'y a plus de débat", a-t-il ajouté.
Impôts : il faut "abandonner" le prélèvement à la source
Edouard Philippe a annoncé le report d'un an du prélèvement à la source pour les impôts. "Il a raison et il pourrait même abandonner l'idée", a réagi Jean-Christophe Lagarde, pour qui la mesure n'est pas indispensable puisque la mensualisation du paiement de l'impôt existe.
Prélèvement des impôts à la source: "On va transformer les PME en suppôts des agents du fisc, ce n'est pas intelligent" pour @JClagarde pic.twitter.com/bF5NlC8jYk
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Selon le président de l'UDI, le risque de la réforme, c'est que "l'employeur connaisse des choses sur votre vie privée et cela lui impose des charges supplémentaires inutiles". "On transforme les PME en suppôt des agents du fisc pour faire le boulot à la place", a-t-il ajouté.
Le Qatar très "fréquenté" par certains...
Jean-Christophe Lagarde a été membre du groupe d'amitié France-Qatar jusqu'en 2013. Appelé à réagir à la mise au ban de ce pays par plusieurs de ses voisins du Golfe, le président de l'UDI a déclaré : "Depuis longtemps des rumeurs courent sans démonstration. Je pense qu'il n'y a pas que le Qatar qui financerait le terrorisme dans cette région. Je ne suis pas sûr que toutes les familles d'Arabie saoudite sont impeccables sur le sujet." Selon le président de l'UDI, la vraie question porte sur la possibilité d'avoir "des partenaires fiables qui ne font pas blanc d'une main et noir de l'autre".
Jean-Christophe Lagarde a précisé "être allé une fois à la conférence de Doha pendant 36 heures, pour faire une intervention, il y a 7 ou 8 ans". "Il paraît qu'il y avait des gens qui fréquentaient régulièrement le Qatar, ça n'est pas mon cas", a-t-il ajouté. Le président de l'UDI a estimé que "l'indépendance entre guillemets était plus compliquée au niveau des ministres et au niveau des chefs de l’Etat". Jean-Christophe Lagarde s'est interrogé : "Les avantages que nous avons consentis au Qatar et pas aux Emirats arabes unis (EAU) pourquoi ?", ajoutant que "les Emirats arbes unis serait un allié bien plus fiable".
Regardez l'intégralité de l'entretien de Jean-Christophe Lagarde sur franceinfo le mercredi 7 juin 2017.
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