"Il y a une espèce de politique de coup d'État social permanent chez Macron", dénonce Eric Coquerel
Le député La France insoumise a justifié, vendredi, son refus de rendre au Congrès à Versailles, le 9 juillet, pour entendre le discours d'Emmanuel Macron.
"Il y a une espèce de politique du coup d'État social permanent chez Emmanuel Macron", a dénoncé Eric Coquerel, député La France insoumise (LFI) de Seine-Saint-Denis, vendredi 6 juillet de franceinfo, sans pour autant reprendre entièrement à son compte l'expression de "racisme social" employée par Benoît Hamon. "S'il veut dire par là qu'on est dans une politique d'inégalité sociale qui considère, qu'en réalité, les seuls qui vaillent finalement sont les très riches de nos concitoyens, (…) je n'ai pas de problème, pourquoi pas parler de 'racisme social'", a-t-il déclaré.
"Je préfère parler de coup d'État social parce que, de manière très méthodique, Emmanuel Macron est en train de casser tout ce qui reste de l'État social dans ce pays, qui a été construit après le Conseil national de la Résistance, renforcé par les acquis sociaux de 1968-1980, a expliqué le député. Il faut sonner sans arrêt le tocsin pour prévenir les gens."
Eric Coquerel, comme plusieurs députés La France insoumise, ne participera pas au Congrès à Versailles lundi 9 juillet, où les parlementaires entendront un discours d'Emmanuel Macron. "C'est une vision d'un président de la République transformé en monarque, a-t-il jugé. Je n'ai pas envie de donner ce cadeau à Emmanuel Macron de penser qu'il peut faire exactement ce qu'il veut, dans la situation où il veut."
"Cela fait deux fois qu'il utilise un système où il vient parler pendant une heure. Les gens sont là à l'écouter, on n'a même pas le droit de répondre en sa présence (...). À quoi ça rime, si ce n'est que de toujours montrer une image très monarchiste du pouvoir ?, a lancé le député insoumis. Ce côté ancien régime c'est insupportable." Eric Coquerel s'est aussi montré agacé par la facture du déplacement du Parlement à Versailles. "Ça coûte 500 000 euros, cette histoire", a-t-il assuré.
La police "en première ligne" dans "un monde de difficultés"
Par ailleurs, réagissant aux violences à Nantes qui ont suivi la mort d'un jeune homme tué par un policier lors d'un contrôle, Eric Coquerel a défendu le "récépissé de contrôle d'identité" pour lequel dit-il, il avait proposé une loi et regretté qu'"on en [ait] fini avec la police de proximité, une méthode bien meilleure en tout cas que des policiers venant de l'extérieur, souvent avec la trouille au ventre, parce qu'on leur raconte des choses..Ils ont l'impression qu'ils viennent dans des terrains à reconquérir".
Le député insoumis de Seine-Saint-Denis a estimé qu'il y avait "des rapports de plus en plus durs" entre les habitants des quartiers populaires et la police. "On a un contexte violent dans la société, de confrontation, d'ambiance sociale qui n'est pas bonne, de rapports très compliqués notamment dans les quartiers populaires", sachant, a-t-il précisé, que "la police est en première ligne dans un monde de difficultés sociales, d'inégalités, de discriminations et que bien souvent dans les quartiers le seul rapport à l'État est celui-ci". Le député insoumis a ajouté que les policiers travaillent dans des "conditions épouvantables", en estimant qu'"on n'a pas rattrapé les plus de 10 000 postes de fonctionnaires de police et de gendarmerie supprimés sous Nicolas Sarkozy".
Regardez l'intégralité de l'entretien d'Eric Coquerel sur franceinfo le 6 juillet 2018.
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