Violences contre les maires : "La société est tendue en général", déplore le maire de Grenoble Eric Piolle qui appelle au "dialogue"
"On a l'impression que la société est tendue en général. Et ça vaut également pour la vie dans les municipalités", a déploré mardi sur franceinfo le maire EELV de Grenoble Eric Piolle, alors que s'est ouvert le 105e Congrès de l'Association des maires de France (AMF). Dimanche, le vice-président de l'AMF a exprimé son sentiment que les maires sont "de plus en plus des cibles du recul de la citoyenneté et des difficultés des Français". Sept maires sur dix se déclarent victimes d'incivilités, selon une enquête du Cevipof publiée dimanche.
Face à ce climat de violence, "l'important c'est le dialogue, estime Eric Piolle. En ce moment, ce dont on manque, c'est de dialogue, d'écoute, d'éviter les invectives, d'éviter les termes définitifs." Le maire de Grenoble constate "une dérive, y compris de la part du gouvernement et de certains de ses membres". Il appelle à "un peu de concorde, de dialogue, d'écoute. Cela ne veut pas dire qu'on est tous d'accord". Il estime également que "l'environnement, le dérèglement climatique, la situation géopolitique" rendent "les choses de plus en plus compliquées".
Pas déçu de l'absence d'Emmanuel Macron
Emmanuel Macron, qui devait initialement se rendre au salon de l'AMF mercredi, a annulé sa venue en raison d'un sommet du G20 en visioconférence. Il recevra cependant dans la soirée un millier de maires à l'Elysée. Eric Piolle ne s'émeut pas de cette absence du chef de l'Etat au Congrès. "On sent bien que ce n'est pas sa tasse de thé, constate le maire de Grenoble. Quand il est venu, ça a été plutôt pour nous dire des choses qui n'étaient pas très réjouissantes. Il a eu une tendance à marcher un peu sur les corps intermédiaires, y compris sur les élus locaux." Le président de la République "préfère ce contact direct avec le peuple, comme il l'a mis en scène dans le grand débat, affirme l'élu. Donc ça ne dénote pas vraiment d'un changement."
L'encadrement des loyers arrive à Grenoble
Eric Piolle salue par ailleurs l'autorisation donnée à Grenoble par le gouvernement de mettre en place le plafonnement des loyers, comme elle le réclamait de longue date. Le ministère a publié un décret ouvrant la possibilité à la préfecture de l'Isère de "l'encadrement des loyers pour maîtriser leur hausse et protéger le pouvoir d'achat des habitants locataires".
"C'est un outil de prévention pour éviter que justement les prix aillent trop vers le haut, notamment pour les petites surfaces, celles qui sont en première destination pour les étudiants, pour les personnes âgées", souligne Eric Piolle. Il y a deux ans, Grenoble avait essuyé un refus "sous prétexte qu'il n'y avait pas eu d'explosion de l'immobilier", explique le maire. Le maire de Grenoble se dit donc "très satisfait que le ministre du Logement, Patrice Vergriete, ait donné son accord pour cela".
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