Vaccination contre le Covid-19 : "Il vaut mieux convaincre que contraindre", plaide le communiste Ian Brossat
Le gouvernement doit radicalement changer de stratégie pour convaincre les millions de français non vaccinés, selon le directeur de campagne du candidat du parti communiste à l'élection présidentielle.
"Il vaut mieux convaincre que contraindre" à la vaccination, a affirmé, lundi 27 décembre, sur franceinfo Ian Brossat, adjoint PCF à la maire de Paris chargé du logement, de l'hébergement d'urgence et la protection des réfugiés, directeur de la campagne de Fabien Roussel, candidat à la présidentielle, alors que le gouvernement annonce de nouvelles mesures pour lutter contre l'épidémie de Covid-19. "On aurait des efforts considérables à faire pour aller au-devant des personnes" non vaccinées, martèle Ian Brossat.
Il pointe "une situation qui est extrêmement inquiétante", et estime que "le gouvernement devrait regarder en face les conséquences de sa stratégie". "Il y a encore cinq à six millions de Français qui ne sont pas vaccinés", rappelle l'élu PCF. "Parmi ces millions de Français qui ne sont pas vaccinés, il y en a un million qui sont des personnes en situation de vulnérabilité, notamment des personnes âgées. Qu'est-ce que le gouvernement va faire pour aller au-devant de ces personnes ?" Selon lui, il ne s'agit pas de "les stigmatiser en les traitant d'antivax" mais plutôt de "les convaincre de se faire vacciner". Selon lui, le gouvernement "préfère le bâton plutôt que le travail de conviction".
Ian Brossat se dit par ailleurs "favorable à ce que les écoles restent ouvertes, mais à une condition : c'est que l'on teste bien davantage nos enfants". Selon lui, en Allemagne "on teste les enfants deux à trois fois par semaine, alors qu'en France, on fait 200 000 tests dans les écoles par semaine, ce qui signifie que l'on teste une classe sur 30. Qu'est-ce qui fait que nous sommes à ce point peu performants par rapport aux Allemands ? Donc, il y a une responsabilité du gouvernement". Pour l'élu parisien, il faut "ouvrir les écoles, mais il faut tester davantage".
Mettre la "priorité" sur l'hôpital public
Le directeur de campagne de Fabien Roussel pose enfin la question de savoir comment sortir de cette situation. "Comment, par exemple, on cesse d'avoir un hôpital public en situation de clochardisation ? Comment on fait en sorte qu'on ait un système de santé qui fonctionne ?", interroge Ian Brossat. "À chaque fois, on est soumis aux mêmes questions et à ces options qui sont toutes, au final, mauvaises, et qui ne correspondent pas à ce que l'on souhaite." L'élu communiste plaide pour "arrêter de faire des économies sur l'hôpital public. Rien ne justifie qu'en 2020, en pleine pandémie, on ait supprimé 5 700 lits d'hospitalisation complète. C'est une folie". Pour Ian Brossat, il faut "tourner cette page-là" en mettant "la priorité sur la santé et l'hôpital public".
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.