Réforme des retraites : "La France à l'arrêt, je n'y crois pas", déclare le président du groupe Renaissance au Sénat
"La mobilisation sera importante mardi mais, 'La France à l'arrêt', je n'y crois pas", déclare François Patriat, président du groupe Renaissance au Sénat, sur franceinfo lundi 6 mars. "Quand j'entends des opposants, notamment des gens de LFI, dire qu'il faut mettre l'économie à genou, ça me choque énormément" estime le sénateur de Côte-d'Or. Pour lui, Emmanuel Macron "ne peut pas reculer" sur son projet de réforme des retraites. "Ce serait un mauvais coup pour les finances de la France", assure-t-il. Quant aux amendements qui ajoutent des dépenses, comme celui voté lundi par la droite sénatoriale sur la création d'un CDI "seniors", il estime qu'ils "ne seront pas pris en compte" lors de la commission mixte paritaire qui réunira députés et sénateurs sur ce texte.
franceinfo : Redoutez-vous de voir "la France à l'arrêt" ?
François Patriat : Ce que je crois, c'est que la mobilisation sera importante mardi, que les participants, les manifestants seront nombreux, que les perturbations seront importantes aussi, mais "la France à l'arrêt", je n'y crois pas. Autant je pense qu'il faut respecter le droit de grève, entendre ce qu'ont à dire les manifestants, mais notre rôle de parlementaire, c'est de s'opposer à toute volonté de bloquer le pays.
Quand j'entends des opposants, notamment des gens de LFI, dire qu'il faut mettre l'économie à genou, ça me choque énormément. Ça veut dire que tous les travailleurs de ce pays perdraient leur salaire ? Ça veut dire que tout le système social serait mis en péril ? Ces gens sont capables de remettre en péril tout ce qui fait qu'aujourd'hui la France est redevenue attractive, qu'elle se réindustrialise, qu'elle crée des emplois ? C'est cela qu'ils veulent ? Je pense que ce genre de déclarations est de nature à inverser la tendance des jusqu'au-boutistes.
Emmanuel Macron, que vous avez rencontré dernièrement, peut-il reculer si la France est bloquée ?
Je crois que reculer aujourd'hui sur ce texte serait un mauvais coup pour les finances de la France. Parce que quand on dit qu'il y aura 13 milliards et demi de déficit en 2030, ça veut dire 13 milliards et demi par an et 150 milliards de déficit supplémentaire dans dix ans. Ensuite, ça voudrait dire obérer les retraites de nos enfants, de nos petits-enfants et qu'ils auraient des pensions de peau de chagrin plus tard. Donc on ne peut pas reculer aujourd'hui.
"J'ai longuement rencontré Emmanuel Macron au Salon de l'agriculture. Je l'ai senti déterminé. Les Français, bien entendu, ne sont pas favorables à l'idée de travailler deux ans de plus. C'est une réforme qui n'est pas populaire, mais elle est d'autant plus méritante qu'elle est courageuse parce qu'elle tient compte de l'intérêt général et pas des égoïsmes locaux."
Patriat, président du groupe Renaissance au Sénatsur franceinfo
À force d'additionner des amendements, comme le CDI "seniors" voté par la droite sénatoriale, les économies prévues par le projet de réforme des retraites ne risquent-elles pas de fondre ?
Alors il faut être clair sur ce sujet. Quand le gouvernement dit que la loi doit être équilibrée, ça veut dire que ces amendements ne seront pas pris en compte. Je pense que celui sur le CDI "seniors", auquel le gouvernement s'est opposé et contre lequel l'opposition et moi-même avons voté, fait partie des amendements sur lesquels on ne pourra pas céder lors de la commission mixte paritaire. J'ai envie de demander aux Républicains comment ils peuvent nous dire qu'ils sont plus rigoureux que nous et, dans le même temps, présenter des amendements dépensiers qu'ils n'avaient jamais présentés lorsqu'ils déposaient chaque année un texte de loi pour la retraite à 65 ans ?
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