Prix des carburants : Marie-Noëlle Lienemann suggère une fiscalité "différenciée" selon les zones
Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris et vice-présidente du Sénat était l'invitée de franceinfo mardi 30 octobre 2018.
"Pourquoi la TIPP ne serait-elle pas différenciée", selon que les citoyens sont "dans des zones très denses ou dans des zones rurales", a suggéré mardi 30 octobre sur franceinfo Marie-Noëlle Lienemann, sénatrice de Paris et vice-présidente du Sénat, alors que le prix des carburants est en hausse, notamment en raison de l'augmentation des taxes. Selon elle, cette fiscalité différenciée, calquée sur ce qui se fait pour le logement, permettrait de "soutenir le pouvoir d'achat" des Français.
franceinfo : Faut-il instaurer un moratoire sur la hausse des taxes sur le carburant ?
Marie-Noëlle Lienemann : C'est une politique de gribouille. À l'évidence, augmenter les prix de l'essence est utile quand il y a des choix alternatifs possibles. À condition qu'on rende possible ces choix. Mais en matière de transports, le drame, c'est qu'il y a toute une série de nos concitoyens qui n'ont pas d'alternatives. Il y a des choses à faire pour soutenir le pouvoir d'achat. Je prends la comparaison avec le logement : dans le logement, vous n'avez pas les mêmes aides, les mêmes soutiens, la même fiscalité selon que vous êtes dans des zones très denses ou dans des zones rurales. Pourquoi la TIPP ne serait-elle pas différenciée quand vous êtes dans des zones agglomérée, où des transports alternatifs existent et quand vous êtes dans des zones rurales, où les gens n'ont pas le choix ?
Emmanuel Macron va passer six jours dans les Hauts-de-France et dans le Grand Est. Est-ce une bonne manière de reprendre contact avec les Français ?
C'est un coup un peu classique. Chaque fois que les présidents ont des coups de blues dans les sondages, ils décident de retourner en province, dans les territoires. Cela n'a jamais réglé fondamentalement les questions. Ce qu'il y entendra sera sans doute utile. Pour autant, c'est quand même sa politique qui est à bout de souffle. Je suis très étonnée de voir qu'on a peu de débat économique dans ce pays. On est dans une situation assez alarmante. Nous avons une croissance faible. Le chômage, on n'arrive pas à le résorber. L'industrie et le commerce extérieur, c'est chaud. Il y aurait besoin d'un grand débat sur une autre politique.
Vous allez faire une liste commune avec La France insoumise pour les élections européennes. Regrettez-vous la polémique autour des perquisitions à LFI ?
Je regrette le côté inédit de cette perquisition brutale, massive. Cette affaire n'est pas normale. Ce n'est pas nouveau. J'ai toujours pensé que s'agissant des partis politiques et de leurs leaders, il faudrait directement passer à l'information judiciaire. Cela aurait l'avantage que ce soit un juge du siège qui organise les perquisitions, que la défense ait connaissance des informations. Il ne s'agit pas que les politiques soient hors-la-loi. Il s'agit de dire qu'ils doivent être jugés réellement pour les faits. Je pense que cette question méritera d'être reposée. Mais tout ce qui nous éloigne des problèmes des Français et de l'avenir du pays n'est pas positif pour la démocratie.
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