Pascal Canfin sur la liste LREM : "C'est une capitulation en rase campagne", regrette David Cormand (EELV)
Le secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts était l'invité du 19h20 politique de franceinfo lundi.
"On a l'impression d'assister au mercato à l'intersaison, où les différents clubs de foot échangent leur joueurs pour être plus performants. Cela me fait de la peine et ça m'écœure un petit peu", a réagi David Cormand, secrétaire national d'Europe Ecologie-Les Verts sur franceinfo lundi 25 mars, alors que l'ancien ministre de François Hollande, et directeur général du WWF Pascal Canfin, va devenir numéro 2 de la liste LREM pour les élections européennes.
"Je pense que c'est une capitulation en rase campagne. Je juge ça sévèrement", indique-t-il. Pascal Canfin "va donner une caution écolo à La République en marche".
franceinfo : Que pensez-vous du ralliement de Pascal Canfin sur la liste LREM pour les élections européennes ? Est-ce un coup dur pour vous ?
David Cormand : Je juge ça sévèrement. Je pense que c'est une capitulation en rase campagne. Il y a des centaines de milliers de personnes qui manifestent à l'échelle de la planète pour le climat. Il y a une pétition en France qui a recueilli plus de deux millions de signatures pour mettre en demeure l'État. Et là, Pascal Canfin semble donner une caution écolo au président de la République et à La République en marche.
Comment expliquez-vous ce revirement ?
On est dans une époque assez sombre pour la politique. On a l'impression d'assister au mercato à l'intersaison, où les différents clubs de foot s'échangent leur joueurs pour essayer d'être plus performants. Cela me fait de la peine et ça m'écœure un petit peu. Cela ne contribuera pas à ce que les gens se mobilisent davantage pour ces élections européennes. On va parler de cet espèce de débauchage auquel s'est livré Emmanuel Macron, alors qu'on pourrait parler du fond.
Pour les européennes, tout le monde est écolo. Vous risquez d'avoir peu de place ?
Quand Nicolas Hulot est rentré au gouvernement à l'appel d'Emmanuel Macron, on nous a dit la même chose. Mais vous servez à rien les écolos !
Un an après, Nicolas Hulot a quitté le gouvernement en disant des choses sur le manque d'ambition si on veut répondre à l'urgence écologique. Non seulement ce n'est pas un problème pour nous et au contraire, je crois que cela va nous permettre de jouer le match. Et je souhaite que pour ces élections européennes on parle vraiment écologie. Je relève le gant et nous sommes prêts à relever cette bataille. Si on veut une perspective politique pour le 21e siècle, il faut une écologie.
Comment avez-vous réagi en entendant les propos d'Emmanuel Macron sur cette militante blessée à Nice. Le chef de l'Etat a dit "quand on est fragile, on ne se rend pas dans des lieux qui sont définis comme interdits" ?
Vous savez dans une démocratie qu'on soit fragile ou pas fragile on peut manifester. L'interdiction à Nice n'était pas prévue au départ, comme lieu interdit. C'est le maire de Nice, monsieur Estrosi, qui a demandé à ce que sa ville soit ajoutée aux villes où les manifestations sont interdites. Et qui peut penser que cette femme de 73 ans représentait un danger par rapport à la sécurité ? Elle a été balayée par une charge disproportionnée des forces de l'ordre. Et je suis très inquiet de la montée de la violence.
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