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Élection de Christophe Castaner à la tête des députés LREM : C'était "un peu ric-rac" pour "le candidat officiel", estime le député Matthieu Orphelin

L'ancien Marcheur, aujourd'hui co-président du groupe Écologie Démocratie Solidarité à l’Assemblée, est aussi revenu sur les mots du maire de Lyon sur le Tour de France.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Matthieu Orphelin, sur franceinfo le 10 septembre 2020. (RADIO FRANCE)

"C'était un peu ric-rac", pour Christophe Castaner, élu président du groupe La République en Marche à l'Assemblée nationale, estime le député Matthieu Orphelin sur franceinfo. "Je crois que beaucoup de députés du groupe majoritaire sont assez mal à l'aise", poursuit l'ancien Marcheur, aujourd'hui co-président du groupe Écologie Démocratie Solidarité à l’Assemblée.

franceinfo : Le Tour de France est-il "machiste et polluant", comme l'a déclaré Grégory Doucet, le maire écologiste de Lyon, dans les colonnes du Progrès ?

Matthieu Orphelin : Je n'utiliserai pas ces mots-là. D'ailleurs, je crois qu'il y a un peu de raccourcis entre le titre de l'article que vous évoquez et la réalité de ce qu'a dit le maire de Lyon. Je crois que c'est d'abord une grande fête populaire. C'est un événement magnifique, le Tour de France, et ce n'est pas pour ça qu'il ne doit pas évoluer, être un peu plus écoresponsable qu'aujourd'hui. Il y a des choses qui commencent à être faites. Il y a eu quelques progrès. Il y a des gros sujets, notamment les échantillons publicitaires sur lesquels il va falloir vraiment progresser, tout ce qui est voyage en avion autour du Tour de France, motorisation des voitures... mais c'est d'abord une grande fête populaire. Il faut que les écologistes fassent attention aussi dans les mots qu'ils utilisent, parce que beaucoup de gens attendent pour les caricaturer.

Il ne faut pas donner une image trop sectaire de l'écologie politique ?

Je crois que c'est important parce qu'aujourd'hui, beaucoup essayent, dans la majorité et ailleurs, de caricaturer l'écologie, de dire "l'écologie, c'est la régression, c'est la décroissance, c'est le moins". L'écologie, c'est rien de cela, c'est le mieux. Il faut lutter contre ces caricatures, cela passe aussi par les mots qu'on utilise et les combats qu'on mène. Le Tour de France, c'est un sublime événement, mais oui, il peut s'améliorer sur ses impacts environnementaux.

Vous êtes toujours un marcheur déçu ? Christophe Castaner qui va présider votre ancienne famille, qu'est-ce que cela va changer ?

Ça fait 18 mois que j'ai quitté le groupe La République en marche, plus de 18 mois. Je crois que le nombre de Marcheurs sur le terrain a très fortement diminué parce qu'aussi on est un certain nombre à avoir été un peu trahis par la différence entre ce qui se passait concrètement et la promesse initiale. Ce n'est pas un jugement de valeur, mais c'était un sentiment que l'on a eu les uns et autres. Christophe Castaner était le candidat officiel, validé par le président de la République. On voit que son élection a été un peu ric-rac. Je crois que beaucoup de députés du groupe majoritaire sont assez mal à l'aise, car leur marge d'action, leur capacité à agir, à influer sur l'action gouvernementale est très faible en réalité.

Vous n'accepteriez pas de faire partie d'une "plateforme" majoritaire ?

Sur le vote à 16 ans, sur le bien-être animal, où il n'y eu aucune proposition de loi en trois ans, nous en portons une dès le 8 octobre, sur la régulation de la publicité, sur le droit effectif à l'IVG, sur le congé parental... Sur tous ces sujets-là, on est prêt à travailler avec tous ceux qui veulent avancer. Mais pas dans une coalition qui serait une préparation pour 2022, ce n'est pas notre sujet. Nous, ce sont des droits sociaux, pour les Français et les Françaises et des avancées écologiques fortes.

Votre groupe Écologie Démocratie Solidarité à l'Assemblée lance ce jeudi soir une pétition en faveur du droit de vote à 16 ans. À quoi ça sert ?

C'est un moyen de réconcilier la jeunesse avec la démocratie. On ne veut pas rester dans ce statu quo où, aujourd'hui, deux tiers des 18-25 ans ne votent pas. Et on pense qu'effectivement, à la lumière de ce qui s'est passé en Écosse ou en Autriche, qui a déjà permis le droit de vote à 16 ans, quand on abaisse l'âge de vote, cela a un effet direct sur les votes des plus jeunes. Les jeunes, aujourd'hui, ont envie de s'exprimer. On les voit dans les marches pour le climat, dans les mobilisations contre les discriminations, contre le racisme. Ils ont plein de choses à dire. Faisons leur confiance. Lancer ce débat sur le droit de vote à 16 ans nous paraît utile parce qu'il faut réconcilier la jeunesse avec la démocratie.

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