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"Ces vacances, c'est une sorte de conquête sanitaire", estime le secrétaire d'État Jean-Baptiste Lemoyne

Le secrétaire d'État chargé du Tourisme, invité de franceinfo, mercredi 20 mai, estime que d'ici le 15 juin, "on puisse avoir la vision d'ensemble qu'il sera possible de faire ou pas".

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Radio France
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Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’Europe et des Affaires Étrangères, le 10 mai 2019 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Ces vacances, c'est une sorte de conquête sanitaire. On a besoin de gagner ce droit bien mérité aux vacances, après l'épisode traumatique qu'on a connu", a déclaré ce mercredi 20 mai sur franceinfo Jean-Baptiste Lemoyne, secrétaire d'État auprès du ministre de l'Europe et des Affaires Étrangères, chargé du Tourisme. Il a participé ce mercredi à une vidéoconférence des ministres de l'Union européenne sur le tourisme face à l'épidémie de coronavirus.

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Jean-Baptiste Lemoyne indique que la possibilité de voyager en Europe dépendra de la situation de l'épidémie dans chaque pays. Dans tous les cas, "il est important qu'au 15 juin, on puisse avoir la vision d'ensemble qu'il sera possible de faire ou pas" en termes de déplacements, pour que chacun puisse organiser ses vacances d'été. Jean-Baptiste Lemoyne estime "que le moteur de la reprise touristique va être national".

franceinfo. L'Union européenne va-t-elle ouvrir en grand ses frontières intérieures pour les vacances d'été ?

Jean-Baptiste Lemoyne. Ce que je retiens de la réunion des ministres de l'Union européenne, c'est l'enjeu d'une part, de la coordination et surtout de la réassurance sanitaire, parce que le préalable aux déplacements, le préalable aux vacances d'été, c'est qu'on puisse mettre en place partout les protocoles sanitaires. Je tire mon chapeau à tous les professionnels en France, je l'ai vu avec la filière hôtellerie-restauration, avec la filière camping, celle des parcs de loisirs aussi. Ils se préparent très sérieusement, très rigoureusement, le travail se poursuit également avec les autorités de santé, le ministère du Travail.

Et puis, il y a ce besoin de coordination. Certains pays ont annoncé des dates, mais je crois qu'il est important qu'au 15 juin au niveau européen, qu'on puisse avoir la vision d'ensemble de ce qu'il sera possible de faire ou pas. Et la Commission a d'ailleurs annoncé le lancement d'une plateforme qui agrègera justement toutes les données pratiques pour pouvoir faciliter les déplacements et les informations pour préparer ses déplacements en Europe.

Le 15 juin, c'est une date autour de laquelle on sera en mesure, au niveau européen, de donner justement des éléments de calendrier pour l'ensemble des États membres.

Jean-Baptiste Lemoine

à franceinfo

Il faut donner ces perspectives à la mi-juin pour que les gens s'organisent pour la saison d'été qui va commencer tout début juillet. C'est là, principalement, que les gens vont partir.

L'Espagne doit-elle renoncer aux mesures de quarantaine qu'elle veut imposer à toute personne entrant sur son territoire ?

Alors, ça dépend du stade épidémique. Je ne suis pas là pour porter de jugement. Ce qui est sûr, c'est que nous travaillons sur des bases de réciprocité. Je crois qu'au fur et à mesure qu'on conserve des attitudes de prudence et qu'on arrive à faire reculer l'épidémie, et bien petit à petit on pourra sûrement alléger naturellement les dispositifs. C'est ça le but à terme, mais ça va être progressif. Je le dis, ces vacances, c'est une sorte de conquête sanitaire. En 1936, c'était une conquête sociale. Là, c'est une conquête sanitaire. On a besoin de gagner ce droit bien mérité aux vacances, après l'épisode traumatique qu'on a connu.

Jean-Baptiste Lemoyne, vous militez pour des vacances "bleu-blanc-rouge", une sorte de patriotisme touristique ?

Oui, je pense que le moteur de la reprise touristique va être national parce que les Français, je pense qu'ils ont envie de partir dans des endroits qu'ils connaissent, qui les rassurent. Il y a quand même après les épisodes qu'on a vécus des craintes, des peurs, donc il va y avoir une tendance naturelle à aller dans ces lieux. On va redécouvrir, je pense, la maison de campagne du grand-père, et ça va profiter à l'ensemble des territoires d'ailleurs. La France a cette force d'avoir du littoral, de la montagne, du rural, de l'urbain. Et je crois qu'il va y avoir du coup une meilleure répartition des flux partout sur le territoire parce le réflexe ne va pas être d'aller tous au même moment, au même endroit.

Le projet de "green pass" de Gilles Simeoni, le président de l'exécutif corse, vous paraît-il réalisable ? Il s'agit d'obliger les visiteurs à prouver qu'ils sont négatifs au test Covid avant de venir.

Je ne sais pas quel va être le bon dispositif au final. Ce que je comprends de la volonté du président, c'est à la fois ménager la sécurité sanitaire, faire en sorte que l'île puisse faire face vite à une deuxième vague comme partout sur le territoire, et par ailleurs concilier ça avec la reprise progressive d'un tourisme, parce qu'on le sait, l'île attire beaucoup, accueille beaucoup plus que sa propre population. Dans tous les cas, nous sommes en contact permanent avec les élus. Nous allons continuer à travailler sur un plan spécifique pour accompagner la Corse, parce qu'il y a des spécificités : l'insularité, le poids de l'économie touristique. Près de 30% de l'économie qui est tirée par le tourisme. Tout ça milite pour qu'ensemble, nous mettions en place des mesures fortes pour accompagner ce secteur.

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