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Audition d'Alexandre Benalla : "Nous n'arrivons toujours pas à cerner quelle était sa mission" estime Marie-Pierre de la Gontrie

La sénatrice PS, invitée du 19h20 politique mercredi, regrette de ne pas pouvoir définir plus précisément la fonction d'Alexandre Benalla, malgré son audition devant la commission d'enquête du Sénat.

Article rédigé par franceinfo
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Marie-Pierre de la Gontrie, le 19 septembre 2018 sur franceinfo. (FRANCEINFO)

"Nous n'arrivons toujours pas à cerner quelle était précisément la mission de monsieur Benalla" a expliqué Marie-Pierre de la Gontrie, sénatrice PS de Paris et membre de la commission d'enquête sénatoriale sur l’affaire Benalla, invitée du 19/20 politique de franceinfo mercredi 19 septembre.

franceinfo : Alexandre Benalla a témoigné plus de 2h30, avez-vous le sentiment qu'il vous a dit la vérité ?

Marie-Pierre de la Gontrie : Il a eu des formulations qui lui ont sans doute permis de masquer des choses, sachant qu'au final nous approchons peu à peu de ce que nous pensons être la réalité, mais nous n'y sommes sans doute pas encore. C'est d'ailleurs un des aspects très curieux de ces auditions. Nous avons entendus des ministres, des préfets, etc. mais nous n'arrivons toujours pas à cerner quelle était précisément la mission de monsieur Benalla.

J'ai l'impression que ce qui apparaît au fil des auditions, c'est un rôle assez protéiforme, assez flou, assez vaste et que personne n'assume. Un rôle qui lui a permis d'obtenir un certain nombre de dérogations aux règles.

Marie-Pierre de la Gontrie

à franceinfo

Sur le port d'arme par exemple : porter une arme n'est pas anodin, porter une arme dans son travail, pour venir de chez soi, repartir, ce n'est pas rien, on a l'impression que porter une arme veut dire assumer des fonctions de sécurité. Or, depuis le début et de manière constante, tous disent à l'exception de deux personnes, qu'Alexandre Benalla ne s'occupait pas de sécurité. Il faisait de la coordination.

Les mots clefs de ses fonctions, c'est "interface et facilitateur", c'est ce que nous ont décrit tous les auditionnés. On ne sait pas bien à quoi ça correspond. Gérard Collomb, ministre de l'Intérieur, dit lors de son audition : "Pour moi, il s'agissait d'un policier."

Mais quel est le problème, même si Alexandre Benalla avait assuré des fonctions de police ?

Nous parlons de la sécurité du président de la République, premier personnage de l'État, c'est une chose organisée de manière extrêmement rigoureuse. Mais ça a toujours été un sujet compliqué parce que les présidents veulent être entourés de personnes en qui ils ont confiance.

Ça a toujours été des professionnels, le GSPR [Le Groupe de sécurité de la présidence de la République, une unité de la police nationale française] ou le commandement militaire de l'Élysée, des hommes entraînés. Mais ce jeune homme de 27 ans, qui n'a pas du tout cette formation de policier, est semble-t-il un personnage central de la sécurité du premier personnage de l'État. Et lorsqu'on voit que cette personne a un comportement qualifié d'inadapté ou violent le 1er mai place de la Contrescarpe et que personne à l'Élysée ne trouve que c'est un problème, c'est trouble.

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