Attaque à la préfecture de police de Paris : "On doit être d'une extrême vigilance par rapport aux infiltrations dans les services de renseignement", avertit J.-P. Sueur
Jean-Pierre Sueur, sénateur PS du Loiret, vice-président de la Commission des Lois était l'invité de franceinfo mardi 8 octobre.
Cinq jours après l'attaque de la préfecture de police de Paris qui a fait quatre morts, les enquêteurs cherchent à en savoir sur plus le profil de l'assaillant Mickaël Harpon qui était lui-même un agent de la préfecture."On doit être d'une extrême vigilance par rapport aux infiltrations dans les services de renseignement. S'il n'y a pas cette vigilance, s'il y a des maillons faibles, il peut se produire ce qui s'est produit", a réagi Jean-Pierre Sueur, sénateur PS du Loiret, vice-président de la Commission des Lois sur franceinfo.
Jeudi 9 octobre, il auditionnera le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, au Sénat, après l'Assemblée nationale mardi 8 octobre. Le travail des parlementaires, "c'est de chercher la vérité et les dysfonctionnements dans l'État et on ne peut pas dire qu'il n'y a pas eu de dysfonctionnements", a déclaré Jean-Pierre Sueur. "C'est extrêmement sérieux et on doit demander au ministère de l'Intérieur, au ministère de la Défense, aux responsables de ces services, une vigilance totale", a ajouté Jean-Pierre Sueur.
"Il se passe des choses graves et on a raison de s'inquiéter"
Sur franceinfo Jean-Pierre Sueur a également souligné que le rôle des parlementaires est "de faire des propositions pour que ça ne recommence pas." Il ajoute, " ce qui s'est passé est intolérable, dans le cœur du réacteur des services de renseignement. Il y a une personne radicalisée qui a commis des actes odieux et ça n'a donné lieu à aucune prévention avant. Il est arrivé avec des couteaux, on a l'impression qu'on entre comme dans un moulin. Il se passe des choses graves et on a raison de s'inquiéter".
À propos de l'annonce du Premier ministre sur le lancement d'une enquête dans les services de renseignement, Jean-Pierre Sueur estime qu'il faudra "tout passer au peigne fin, vérifier qu'il n'y a pas d'autres personnes aujourd'hui, des personnes radicalisées infiltrées. C'est très préoccupant, nous sommes en effet, comme l'a dit le président de la République, en guerre contre le terrorisme. Cette guerre passe par un travail très assidu contre la radicalisation", a insisté le député.
"Je ne confonds pas l'Islam et ses dérives"
Mardi 8 octobre, le président de la République a prononcé un discours en hommage aux quatre victimes de la tuerie dans lequel il demande à la nation toute entière de se mobiliser et d'agir "face à l'hydre islamiste." Une expression que le sénateur PS du Loiret "n'aime pas". "J'ai été rapporteur d'un rapport sur la violence jihadiste, je ne confonds pas l'Islam et ses dérives. Il ne faut pas non plus que cela retombe sur tous les musulmans de France dont la plupart sont pacifiques. Mais il y a malheureusement des extrémistes, des gens qui cultivent le terrorisme, il faut donc une très grande vigilance à cet égard", ajoute le vice-président de la Commission des Lois.
"Il y a des gens qui donnent lieu à des surveillances mais tant qu'ils n'ont pas commis d'actes répréhensibles, on ne va pas les destituer et les mettre en prison. Par contre, on va faire preuve d'une grande surveillance à cet égard. On ne peut pas se louper et on en peut pas se tromper", a mis en garde Jean-Pierre Sueur.
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