: Vidéo Nathanaël Karmitz sur la reprise du cinéma : “C’est une industrie lente. Les tournages d’aujourd’hui sont des films dans 12 ou 18 mois"

En attendant une potentielle réouverture des cinémas le 2 juillet, Nathanaël Karmitz, président du directoire de MK2, réfléchit aux modalités de réouverture. “Il faut pouvoir ouvrir avec un maximum de personnes parce qu’on a un équilibre assez précaire à l’intérieur de l’économie des salles de cinéma. La réouverture est un enjeu beaucoup plus dur que la fermeture.”

Nathanaël Karmitz explique que le cinéma va se remettre progressivement en marche. “C’est toute l’industrie qui s’est arrêtée. Les salles, les distributeurs de films, les tournages, les marchés de films et en plus c’est une industrie lente. Les tournages d’aujourd’hui sont des films dans 12 ou 18 mois et donc il faut que les salles rouvrent pour que les distributeurs puissent dater leurs films. Et que tout ça retrouve une fluidité. Mais l’ensemble des maillons de cette chaîne sont aujourd’hui très fragilisés. Les enjeux financiers pour sortir ou faire des films sont très importants.”

Pour Nathanaël Karmitz, le secteur va devoir “se réinventer, réimaginer plein de choses”. “Néanmoins on attend avec impatience les plans pour la culture du gouvernement parce que ça ne pourra pas se faire sans un plan très ambitieux, à la hauteur de l’importance que la culture a pour la France et les Français.”

Le président du directoire de MK2 est revenu sur l’accord passé avec Netflix. “Il y a deux nuances. Quand j’évoque Netflix prédateur, c’est auprès de la salle de cinéma. Parce que Netflix veut avoir les films d’abord sur sa plateforme et considère que la salle de cinéma n’est qu’une modalité. Je continue à considérer qu’un film pour le cinéma doit avant tout être au cinéma. Ensuite, MK2 est détenteur d’un grand catalogue de droits, de 800 films qui sont une partie de l’histoire du cinéma mondial. Et à ce titre, notre rôle c’est d’être passeur. Notre but est que ces films soient diffusés le plus largement possible à un maximum de nouvelles générations. Et à ce titre-là, Netflix est un très bon vecteur.”

Pendant le confinement un concours de courts-métrages a été lancé. “C’est un concours du court-métrage confiné. Il fallait respecter les règles du confinement et citer une phrase de Brigitte Bardot. On a reçu près de 650 films, vous pouvez les trouver sur le site troiscouleurs.fr. Il y a plein de choses merveilleuses et on pourra retrouver les meilleurs films dans les salles à la réouverture.”