Yann Bonnet (Campus Cyber) : "On évalue à plus de 6 000 milliards le coût de la cyber-malveillance"
Yann Bonnet, Directeur général délégué du Campus Cyber était l’invité de Stéphane Dépinoy ce vendredi 18 février.
Invité de Stéphane Dépinoy, Yann Bonnet, Directeur général délégué du Campus Cyber, l’assure : les cyberattaques sont un phénomène en croissance. C’est particulièrement le cas des cyber-rançons, ces virus qui infectent les systèmes informatiques des entreprises pouvant les neutraliser si la rançon n’est pas payée. Yann Bonnet cite notamment les chiffres de l’ANSSI (L'Agence nationale de la sécurité des systèmes d'information) qui a constaté "Entre 2019 et 2020 une multiplication par 4 des rançons logiciels". D’après lui, la cybermenace fait partie du top 5 des risques actuels : "On évalue à plus de 6 000 milliards le coût de la cyber-malveillance".
La menace concerne tout le monde, y compris les hôpitaux et les petites entreprises qui ne pensent pas forcément en être la cible "La question, c’est plus de savoir si on va être attaqué ou pas, mais quand" estime Yann Bonnet. D’où un besoin de sensibiliser, particulièrement les collectivités et les PME : "C’est important de se préparer, d’anticiper, de faire différents gestes". C’est un des enjeux du Campus Cyber qui vient d’être inauguré mardi dernier à la Défense et qui accueillera 1 500 à 1 800 experts : "L’idée, c’est de fédérer les acteurs de l’écosystème pour essayer de rétablir le rapport de force par rapport à ceux qui nous attaquent" explique Yann Bonnet. Il cite trois grands enjeux : l’innovation pour avoir "un coup d’avance", les opérations avec des "cyber pompiers" qui peuvent intervenir en cas d’attaque et enfin attirer des talents.
Ce dernier enjeu est crucial pour le secteur qui souffre d’une pénurie de main d’œuvre. Selon le Directeur général délégué du Campus : "On a 15 000 postes non pourvus en France", et ce, malgré des salaires plutôt élevés et un métier qu’il juge "noble" : protéger les Français. En cause l’image de la cybersécurité : "La cybersécurité est trop vue comme quelque chose qui est réservée à des geeks, à des matheux" explique Yann Bonnet. Le domaine n’attire d’ailleurs que très peu les femmes : "On a que 11% de talents féminins dans le secteur".
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