Pierre-François Brézès (American Express) sur les dirigeants des TPE : "Ils sont 2/3 à être confiants de la situation de leur entreprise"

La reprise économique reste fragile pour les 3 millions de TPE en France, les entreprises de moins de 10 salariés. En moyenne, le chiffre d’affaires des TPE est stable pour 60 % d’entre elles et 1/3 des dirigeants de TPE sont confiants quant à la situation économique de la France. Mais cette moyenne cache néanmoins des disparités selon les secteurs, avec des difficultés pour les commerces et l’industrie. "Pour ces entreprises, celles-là, à 67 %, sont inquiètes" déclare Pierre-François Brézès, Directeur Général de la division Entreprises chez American Express France et invité de Jean-Paul Chapel ce mercredi. À l’inverse, les secteurs de la construction (BTP), des services à la personne et aux entreprises se porteraient bien.

Plusieurs défis se poseraient aux TPE selon le Directeur Général de la division Entreprises chez American Express. D’abord, les problèmes de trésorerie pour certaines entreprises avec le remboursement des PGE, les prêts garantis par l’Etat qui furent accordés par les banques avec des taux réduits pendant la crise COVID "56 % des entreprises n’ont pas commencé à rembourser". Il ajoute : "¼ déclarent qu’elles auront du mal à rembourser". Deuxième défi : la hausse des prix des matières premières qui renchérissent les coûts de production. Enfin, les retards de paiement des clients au-delà des délais légaux mettent à mal la trésorerie des entreprises : "C’est aussi une répercussion des difficultés qu’eux-mêmes ont à se faire payer, c’est une spirale, un engrenage".

Pour faire face à ces retards, Pierre-François Brézès avance plusieurs solutions : "Il y a un enjeu, les relations que vous avez avec votre banquier, le fait qu’il connaît bien votre activité et le potentiel que vous avez sur votre activité". Il poursuit : "L’autre enjeu, c’est de diversifier ses moyens de financement avec des solutions qui sont simples, qui sont adaptées à des petites entreprises". C’est par exemple ce que propose American Express avec ses paiements différés en échange d’une cotisation : "Nous payons le fournisseur 24 jours et le client nous paye à 58 jours, ce qui permet d’avoir des relations inter-entreprises qui sont plus saines, de rajouter des jours dans l’équation, sans affecter la trésorerie".