: Vidéo Damien Deville : "Voyager pollue mais c'est nécessaire pour comprendre les mondes de demain"
Damien Deville, co-auteur du livre "Toutes les couleurs de la terre", était l'invité de :l'éco ce mercredi 5 février.
Co-auteur du livre "Toutes les couleurs de la terre", Damien Deville explique que des territoires comme "Alès ou Saint-Etienne s'écroulent" parce qu'ils étaient "spécialisés dans le tissu industriel, qui n'a plus trop la côte sur les marchés".
Comment les revitaliser ? "Suivre la trajectoire des métropoles, pour plein de raisons ça ne marche pas. L’autre hypothèse c’est : et si elles s’inventaient dans leur singularité ? Si je prends le cas d’Alès, les Cévennes c'est un territoire d’innovations incroyable. On pourrait penser à développer de nouvelles filières agricoles, des fleurs comestibles, des plantes comestibles, cultiver un éco-tourisme un peu plus fort pour magnifier le territoire des Cévennes."
Pour Damien Deville il faut s'interroger sur "les agencements entre nature et culture". "C’est obsolète de penser la nature d’un côté, la culture de l’autre. Ce à quoi il faut penser, c’est les équilibres territoriaux."
Le scientifique dénonce certaines pratiques, faites "au nom de l’écologie". "On développe des formes agricoles qui détruisent la relation à la nature. Si on prend le cas de l’entreprise Agricool, ce sont des fraises dans des containers, sans sol, sans air." Une activité qui serait "très subventionnée parce que c’est fun, ça correspond à la vision de l’économie d’aujourd’hui", déplore Damien Deville, qui y voit "une agriculture en compétition avec l’agriculture des campagnes".
Cette dernière "qui valorise les valeurs de la terre, avec un vrai sol, un vrai soleil, et qui n’arrive plus à vivre de son métier. Est-ce que l’écologie c’est juste une question d’empreinte écologique ou c’est une question de liens ?", s'interroge-t-il.
S'il concède se sentir "un petit peu" coupable à cause de son empreinte carbone, Damien Deville incite les gens au voyage."Voyager pollue, mais voyager est l’une des manières de s’ouvrir à l’altérité, qui est nécessaire pour comprendre les mondes de demain et rencontrer ce qui est autre."
Nul besoin de traverser les océans pour cela. "La diversité qu’on projetait ailleurs est également présente chez nous. Dans nos jardins, nos villages, nos villes, mais on n'arrive plus à la voir. Dans notre livre, on essaye de proposer des outils pour redécouvrir la diversité qu’on incarne dans notre expérience quotidienne."
Comment voyager en émettant moins de CO2 ? "Favoriser les transports en commun, essayer de prendre le train. Je partage ma vie entre la France et l’Afrique, c’est difficile d’y aller en voiture ou en bateau, donc je suis obligé de prendre l’avion."
L’interview s’est achevée en chanson avec le titre « Now We Are Free » de Lisa Gerrard et composé par Hans Zimmer.
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