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Julia Ménayas (Helios) : "Nous polluons plus via ce que finance notre argent à la banque que via ce que nous consommons"

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Temps de lecture : 2min - vidéo : 6min
: L'éco
Article rédigé par franceinfo - Aurore Briffod
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Julia Ménayas, co-fondatrice de l'éco-banque Hélios, est l'invitée de Jean-Paul Chapel dans la matinale de France Info. 

Lancée il y a quelques mois, Hélios est une banque qui promet à ses clients que leur argent ne financera pas d'industries polluantes. La co-fondatrice poursuit : "On a l'assurance de savoir où va son argent et ce qu'il finance, ce qui est très différent d'une banque conventionnelle. Nos financements sont dirigés exclusivement vers la transition écologique." Cela concerne l'efficacité énergétique des bâtiments ou encore les trasnports publics.

Alors que la plupart des néobanques proposent des services gratuits, l'abonnement chez Hélios est de 6 euros par mois. Elle explique : "Cela permet d'une part de ne pas monétiser les données de nos utilisateurs et par ailleurs, de rester indépendants de tous les groupes bancaires et c'est absolument essentiel." La co-fondatrice d'Hélios détaille les services : "Une carte, un compte et un conseiller dédié disponible par messagerie ou par téléphone."

Julia Ménayas a pris le risque de quitter un poste dans la finance très bien rémunéré. "C'est un risque qui en vaut la peine, j'en suis convaincue. Aujourd'hui, on a la senstaion qu'il faut faire bouger la banque. L'équipe d'Helios a vu de l'intérieur que l'on ne va pas assez vite et pas assez loin en matière de climat. C'est notre responsabilité de faire bouger les lignes de cette industrie."

Les banques traditionnelles polluent et les clients sont indirectement responsables. "Nous polluons plus via ce que finance notre argent à la banque que via ce que nous consommons. 3 800 milliards de dollars ont été investis par les 60 plus grandes banques internationales dans les énergies fossiles (pétrole, gaz, charbon) qui représentent 80 % de nos émissions de carbone. Aujourd'hui, on culpabilise beaucoup le consommateur alors qu'une grosse partie du problème se situe dans les grandes banques." Julia Ménayas relativise : "Tout n'est pas noir. Il y a de très bonnes initiatives qui sont en train d'être mises en place mais on ne va pas assez vite." 

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