Philippe Crevel (Cercle de l’Épargne) sur le Livret A : "Il y a aujourd’hui une grande différence entre les plus modestes et les plus aisés"
Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne, était l’invité de Jean-Paul Chapel ce mercredi 25 mai sur Franceinfo.
En avril, la collecte du livret A a été moins forte que les mois précédents. Invité de Jean-Paul Chapel ce mercredi, Philippe Crevel, Directeur du Cercle de l’Épargne, note que "l’effet taux" qui avait fait épargner les ménages après la hausse du taux du Livret A à 1 % le 1er février s’estompe. Mais cette baisse est surtout liée à celle du pouvoir d’achat des ménages causée par l’inflation, qui "sont contraints, sont forcés, de puiser, dans leurs livrets A pour faire face aux échéances". Si en moyenne fin 2021, les Français épargnaient 17 % de leurs revenus (ce qui est assez élevé en Europe), ce chiffre masque cependant des disparités : "Il y a aujourd’hui une grande différence entre les plus modestes et les plus aisés" remarque le directeur du Cercle de l’Épargne. Ce fut le cas pendant le COVID, même si toutes les catégories sociales ont épargné plus pendant la crise sanitaire avec la peur et l’épargne forcée : "Ce sont les 20 % des Français les plus aisés qui ont constitué, à 80 %, cette épargne COVID".
Pour faire face à la baisse des rendements réels (la rémunération liée à l’intérêt soustraite de l’inflation), le taux du livret A devrait augmenter. Selon une formule spécifique qui établit normalement ce taux, Philippe Crevel explique que celui-ci devrait se situer entre 1,8 % et 2 % au premier août. Cela resterait nettement inférieur à l’inflation, mais le directeur du Cercle de l’Épargne estime que cela n’empêchera pas les Français de placer sur le livret A qui garantit à la fois la sécurité du capital et la liquidité. Le Directeur du Cercle de l’Épargne affirme par ailleurs que des alternatives aux faibles rendements du Livret A existent. Il faut cependant accepter une prise de risque : c’est le cas des placements en action qui suivraient l’inflation.
En outre, ces faibles rendements devraient normalement garantir une croissance de la consommation. Mais cela n’est pas du tout assuré en période d’inflation. D’après Philippe Crevel, un ménage face à l’inflation pourrait raisonner de la façon suivante : "Pour se payer les vacances demain ou après-demain (…) il faut que je mette de l’argent de côté plus que d’habitude et donc ça peut même avoir l’effet inverse, c’est qu’en période d’inflation on met plus d’argent, surtout au début, pour faire face aux dépenses de demain".
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