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Vidéo Christiane Lambert : “Il faut diversifier les offres d’achats et ne pas tout concentrer sur la distribution”

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: L'éco
Article rédigé par franceinfo
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Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), était l'invitée de :l'éco ce mercredi 15 avril 2020.

Pour Christiane Lambert, présidente de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), “il n’y aura pas de pénurie” de farine. Elle explique en revanche pourquoi les prix augmentent : “Un certain nombre de très grands opérateurs, notamment la Russie, a décidé de fermer ses frontières pour garder le blé pour sa population. Donc il peut y avoir des augmentations de prix, mais nous avons , en France, largement assez de blé pour produire de la farine pour les Français.

Christiane Lambert ajoute que “parmi les objets les plus achetés”, on retrouve “la machine à pain, juste après les haltères pour faire du sport”. “Les Français se sont mis à faire du pain. Ils demandent beaucoup de farine, qu’on achète au supermarché, alors qu'auparavant ce n’était pas du tout un achat régulier et important. Ça représentait 5% seulement. Il faut trouver des chaînes à remettre en circuit pour produire plus en sachet de 1 kilo, les emballages, les transporteurs. Quand il y a un changement aussi radical d’une semaine à l’autre, ça crée ce phénomène.

Faut-il craindre un manque pour certains produits ? “Nous avons la chance en France d’avoir une agriculture très diversifiée. Mais nous avons certains produits sur lesquels nous sommes importateurs chaque année. C’est le cas par exemple des fraises. Nous produisons, chaque année en France, 40 000 tonnes de fraises. Les Français en mangent 120 000 tonnes. Aujourd’hui c’est difficile de s'approvisionner suffisamment en fraises pour les Français. Par contre, pour ce qui est produits secs, farines, pâtes, riz, semoule, il n’y a pas de manque du tout.

Christian Lambert a rappelé son souhait de voir plus de marchés à nouveau ouverts. “Lorsque le Premier ministre a décidé, unilatéralement et brutalement, de fermer les marchés un mardi soir, décision applicable mercredi matin, ça a été un choc pour les producteurs qui vendent en direct, les fromagers, les poissonniers, tous ces artisans forains qui sont sur les marchés et qui ont une clientèle de centre-ville, des familles, des personnes âgées. Aujourd’hui c’est possible, parce qu’un protocole sanitaire a été écrit et il y a 30% des marchés réouverts. C’est encore trop peu. Il faut diversifier les offres d’achats, et ne pas tout concentrer sur la distribution.

La présidente de la FNSEA a évoqué le sujet de la production et de la récolte. “Chaque année nous employons 200 000 personnes sur mars, avril, mai. C’était beaucoup des travailleurs étrangers qui venaient d’Espagne, du Portugal, de Tunisie, du Maroc ou de Pologne. Cette année, ils ne viendront pas, en nombre, pour des raisons sanitaires. Donc la FNSEA a lancé un appel pour inviter tous ceux qui voulaient, pour travailler dans ces travaux saisonniers, à s’inscrire. 253 000 personnes se sont inscrites, c’est inouï.

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