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Stéphane Michalon (Place des Libraires) : "Pendant ce confinement, les librairies font environ la moitié de leur chiffre d’affaires habituel"

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: L'éco
Article rédigé par franceinfo
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Comment va le secteur du livre ? Stéphane Michalon, responsable du développement de Place des Libraires et directeur de la librairie numérique ePagine, est l’invité de Jean-Paul Chapel.

Comment se portent les librairies, durant ce second confinement ? Stéphane Michalon rappelle d'abord qu’elles ne sont pas complètement fermées. "Les librairies ne sont pas fermées au public. Elles sont ouvertes en click and collect : chacun peut aller chez son libraire en ayant préparé en avance sa réservation sur un site internet, comme Place des libraires" souligne le responsable du développement de cette plateforme, spécialisée dans ce mode d’achat de livres alternatif : "Sur le site de Place des libraires, on trouve le libraire qui est près de chez soi facilement, avant de chercher le livre tout de suite ou quelques jours après la commande" explique le responsable de la plateforme qui réunit aujourd’hui 800 librairies. "Cela permet d’assurer l’essentiel du chiffre d’affaires de l’édition : les autres magasins ne sont pas forcément adaptées et réactives au click and collect. Aujourd’hui, toutes les librairies de qualité proposent le service de retrait en magasin". Stéphane Michalon estime le chiffre d’affaire actuel des librairies à environ 50 % du chiffre d’affaires habituel, taux forcément plus conséquent qu'au premier confinement, mais qu’il considère comme loin d’être suffisant pour tenir sur la durée : "On est à 100 % de charges pour toutes ces librairies qui font du click and collect. Donc ce n’est pas tenable sur le long terme".

Et quid d’Amazon, dont Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, estime qu’il ne faut pas le prendre comme bouc émissaire ? "Je pense qu’Amazon va très bien, mais leur part de marché est en train de baisser en raison d’un report des livraisons, et de l’essor de la venue en librairie pour retirer ses commandes. Pour nous, tout l’enjeu est que la valeur reste du côté des librairie, et que le consommateur aie envie d’y retourner", explique celui qui est aussi directeur de la plateforme numérique ePagine.

"Je considère que le livre est un produit essentiel"

Stéphane Michalon considère que le livre revêt une importance particulière : "Cela se voit économiquement : La librairie est assujettie à un taux de TVA réduit, comme beaucoup de commerces essentiels. La librairie a une loi spécifique : celle sur le prix unique du livre (loi Lang) qui fait que le prix est fixé par le producteur, ce qui est unique en France. C’est une loi pour protéger la diversité de l’offre éditoriale. Cela se ressent quand vous allez en librairie". En cette période, faut-il que l’État aide davantage les librairies durant cette période difficile ? "La prise en charge des frais de livraison est une bonne idée pour nous aider à patienter. Mais la construction du résultat économique d’une librairie ne provient pas de la livraison de colis, mais grâce à un magasin ouvert, avec des clients qui viennent."

L’entretien s’est conclu avec des conseils de lecture de l'invité, pour mieux traverser le confinement.

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