Alain Dinin (Nexity) : "Il y a un créneau de développement pour les villes moyennes alors que les grandes villes vont probablement souffrir de leur insuffisance de capacité d'accueil"
Alain Dinin, président de Nexity, est l'invité de Jean-Paul Chapel dans la matinale de France Info.
Alors que beaucoup de secteurs ont été fortement touchés par le ralentissement de l'activité économique, l'immobilier a résisté. Le chiffre d'affaires de Nexity a progressé de 8 % en 2020. "Un premier semestre très difficile avec cet arrêt brutal des chantiers et la fermeture des agences puis un second semestre qui a, en partie, rattrapé le premier. Mais les résultats d'exploitation ont tout de même baissé de 20 %", détaille Alain Dinin. L'immobilier reste une valeur refuge pour les Français qui souhaitent placer leur argent. "Il y a une vraie demande d'acheter des actifs de premières valeurs. Comme on ne sait pas vraiment comment et où nous travaillerons demain, les achats se font plus dans des logements que les bureaux." Car la crise sanitaire a bouleversé pour certains leur lieu de travail avec un fort développement du télétravail. Les bureaux pourraient-ils alors se transformer en logements ? "Je ne partage pas tout à fait l'idée que l'on ne va plus avoir besoin de bureaux et que la demande de télétravail est majoritaire", avance le PDG de Nexity tout en mettant en avant les nombreuses difficultés techniques.
Concernant le marché de l'immobilier, "les prix auraient vocation à augmenter car la demande est beaucoup plus forte que l'offre pourtant ils baissent parce qu'il y a une réflexion ces derniers mois des Français sur leurs espaces de vie". Conséquence : "Il y a un vrai créneau de développement pour les villes moyennes. Les grandes villes vont probablement souffrir de leur insuffisance de capacité d'accueil." Alain Dinin explique la baisse des prix de l'immobilier par une autre raison : "Les gens n'ont pas les moyens de suivre la hausse des prix de l'immobilier."
Le président de Nexity regrette que l'immobilier soit oublié dans le plan de relance alors que "c'est le deuxième acteur économique français". Alain Dinin explique : "Au niveau du gouvernement, la tendance est de dire que ce n'est pas leur problème car le logement est un sujet local. Pour ma part, je pense que c'est national notamment pour les sujets de développement durable, de rénovation énergétique,..." Il poursuit : "Si on veut loger tout le monde, il faut avoir une politique qui ne soit pas juste le logement social d'un côté, le logement privé de l'autre et les bureaux à transformer à côté. Il faut une vision globale."
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