: Vidéo Yves Hinnekint : “Il y aura un réveil économique et il passera aussi par des compétences et du recrutement de jeunes apprentis"
Yves Hinnekint, président de l’association Walt, était l'invité de :l'éco ce mardi 9 juin 2020.
Yves Hinnekint, président de l’association Walt, revient sur les conséquences de la crise économique sur les apprentis. “Ils font partie des victimes qui ont été, de temps en temps, un peu oubliées pendant cette crise sanitaire. Après il y avait tellement de priorités médicales que ça pouvait s’entendre. Un jeune ou un contrat d’apprentissage, c’est un contrat de travail. Un contrat de travail, c’est une entreprise. Une entreprise a besoin d’activités pour pouvoir embaucher.”
Yves Hinnekint est revenu sur le plan de soutien à l’apprentissage annoncé par le gouvernement. “On est souvent critiques, de temps en temps il faut savoir dire quand les choses sont bonnes. Depuis que les annonces ont été faites, on a reçu bon nombre d’appels et on voit bien que ça commence à produire des effets. En l'occurrence, trois catégories d’aides. La première vis-à-vis des entreprises, qui est une aide financière de 8 000 euros pour un jeune majeur et de 5 000 euros pour un jeune mineur. Ça veut dire que la première année pour l’entreprise qui embauche un apprenti est quasi gratuite au titre du salaire. C’est quand même un beau geste vis-à-vis de l’entreprise. Sur la partie jeune, il y a une aide à l’outillage, comme je l’appelle, ou la boîte à outils digitale : pour acheter un ordinateur ou une tablette. Et puis une mesure que je trouve personnellement très intéressante, c’est le délai pour les écoles et les Centres de formation d’apprentis (CFA). On a un délai octroyé de 6 mois pour trouver une entreprise à un jeune apprenti. Ce qui est plutôt quelque chose de bénéfique. N’oublions pas que les écoles et les CFA sont des mini Pôle emploi de l’alternance. Ce délai va nous aider à les placer dans l’alternance, dans l’entreprise et dans la pédagogie à deux niveaux : théorie et pratique en entreprise.”
Cette crise est un coup d’arrêt pour l’apprentissage. “L’apprentissage avec la réforme, depuis 2018, était plutôt parti bon train, on avait constaté une hausse de l’apprentissage de 16%. On a tous pris un coup de frein effectivement dans le secteur. Ces mesures vont nous aider les uns et les autres à faire la promotion de l’apprentissage. Il y aura un monde d’après, nos jeunes demain ne doivent pas être oubliés dans le monde d’après.”
Yves Hinnekint évoque des différences entre les secteurs. Certains “très touchés par la crise : le secteur aérien, le travail temporaire, l’hôtellerie”. “Après il faut rester positif, d’autres secteurs ont un peu moins pâti de cette crise. Si vous prenez la distribution alimentaire, on a bien vu que les chaînes de distribution ont plutôt bien joué leur rôle dans cette période. Mais obligatoirement il y aura un réveil économique et ce réveil économique passera aussi par des compétences et par du recrutement de jeunes apprentis.”
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