Laurent Munerot (président de l’U2P) : "Depuis le début de la crise, les assurances n’ont pas joué le jeu"
Il préside une organisation patronale qui réunit 3 millions d’entreprises. Laurent Munerot, président de l’U2P, est l’invité de Jean-Paul Chapel.
Laurent Munerot est le président de l’U2P, l’Union des entreprises de proximité. Au micro de Jean-Paul Chapel, il se dit inquiet des mauvais signes sur le plan épidémique, qui menacent le déconfinement prévu le 15 du mois : "Les commerces ont déjà beaucoup souffert. Une partie ne va peut-être pas rouvrir au moment où c’était prévu. C’est un mauvais signal pour l’activité en général" estime-t-il. Il considère que les mesures en vigueur actuellement sont globalement utiles et respectées : "Il y a eu au départ des incompréhensions sur l’arrangement entre le 4 et 8 mètres carrés. Mais c’était une solution plutôt bénéfique pour les commerces, avec parfois des dérogations accordées. Nous avons eu des alertes sur certaines boutiques qui ne respectent pas les mesures. Nous allons renforcer la signalisation pour que les entreprises marquent bien la jauge à l’entrée de leur magasin."
Laurent Munerot dit craindre un tour de vis sanitaire pour les commerces, notamment dans les stations de ski : "Cela ne concerne pas seulement les moniteurs de ski qui exercent leur profession libérale sur le site, mais ça concerne aussi tous les commerçants de centre-ville, les producteurs de métiers d’art ou alimentaires qui sont entravés dans cette période. Nous avons écrit au président de la République pour lui demander de revoir la question. Cette période représente un gros chiffre d’affaires. J’ai très peur sur le début d’année sur les défaillances d’entreprises."
Sur l’annonce du gel du prix des assurances pour les entreprises en difficulté : « Elles font une annonce tonitruante pour quelque chose qui tombe sous le sens ! »
Concluant sur l’annonce des assurances de geler leurs tarifs pour les entreprises les plus en difficulté, Laurent Munerot se montre critique : "Depuis le départ, les assurances n’ont pas joué le jeu. Elles font une annonce tonitruante sur quelque chose qui tombe sous le sens. Elles n’ont pas indemnisé les pertes d’exploitation en raison d’une clause de pandémie, alors qu’il y a eu beaucoup moins d’accidents. Et aujourd’hui, ce serait un cadeau de ne pas augmenter les primes ? Chacun a fait des efforts, et ce n’est certainement pas les assurances qui en ont fait le plus. Beaucoup d’entreprises ont été radiées en raison d’une faille dans leur contrat. Ce ne sont pas des pratiques normales. Je pense que les commerçants doivent s’assurer ailleurs et différemment. Recourir à une assurance type catastrophe naturelle ou pandémie est encore une charge qui va peser, alors que le risque n’est pas encore couvert."
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