: Vidéo Joël de Rosnay : “Il faut se méfier de la bio-politique, il faut rester lucide, concret, rationnel"
Joël de Rosnay, scientifique et auteur de “La symphonie du vivant”, était l'invité de :l'éco ce mardi 31 mars 2020.
Joël de Rosnay, scientifique et auteur de “La symphonie du vivant”, évoque l’importance légitime de la science et de la médecine dans une démocratie. “C’est réel depuis la découverte des biotechnologies, de l’impact du vivant sur nos corps, des recherches qui ont été faites en laboratoire sur la biologie moléculaire, la découverte de l’ADN. Mais il faut se méfier, comme le disait Michel Foucault, que la bio-politique, c’est à dire, entraîner trop de décisions venant de la biologie, sous prétexte qu’on en connaît un petit peu. Il faut se méfier de la bio-politique, il faut rester lucide, concret, rationnel.”
Pour Joël de Rosnay il ne faut pas “tout abandonner au raisonnement biologique”. “On a la possibilité d’avoir des attitudes sociétales, solidaires et des réflexions à plus long terme, il n’y a pas que la biologie, elle est importante mais il n’y a pas que ça.”
Quelles sont vos recommandations pour l’épidémie et confinement ? “Je pense qu’il faut bénéficier de ce confinement pour revenir un peu sur soi, sur sa famille et ses amis. Repenser au management du corps, à sa santé, ce qu’on est vraiment, on a une possibilité d’apprendre la méditation, de réapprendre à comment fonctionne son corps, évidemment on peut faire du jeûne.”
Joël de Rosnay évoque les bienfaits de la méditation, bien qu’elle n’ait pas “une influence biologique de résistance au virus”. “Il est prouvé que la méditation peut réveiller certains gènes, il y a une affluence de la méditation sur l’expression des gènes. La méditation peut aider à réduire l’anxiété, à réduire le stress et à mieux exprimer certains gènes positifs dans son corps. Le fait d’avoir une meilleure santé, une meilleure immunité peut permettre aussi, indirectement, de résister au virus. Donc il y a une influence sur la santé par l’expression de certains gènes positifs pour notre corps.”
Dans quel monde vivrons-nous après l’épidémie ? “Je pense qu’il y a deux choses. On va être beaucoup plus vigilants sur les transports aériens, la densité des transports aériens, qui peuvent propager, amener les virus. Deuxièmement, on va être beaucoup plus attentifs à la prévention. Aujourd’hui, c’est la thérapeutique qui prime, on pense que, dès que ça ne va pas bien on prend un médicament. Dans les années à venir, on va mettre en avant la prévention des maladies, la prévention par une nutrition équilibrée. Tout ceci va beaucoup changer nos vies et surtout notre relation à l’industrie pharmaceutique et aux médicaments.”
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