: Vidéo Alain Roumilhac (ManpowerGroup) : "Les perspectives d’embauche des entreprises redeviennent positives"
Alain Roumilhac, président du cabinet de recrutement ManpowerGroup France, était l’invité de Jean-Paul Chapel dans ":l’éco", mardi 15 septembre, pour parler des perspectives des entrepreneurs et de la santé du secteur de l’intérim.
Alain Roumilhac, président du cabinet de recrutement ManpowerGroup France, était l’invité de Jean-Paul Chapel dans ":l’éco", mardi 15 septembre, pour parler des perspectives des entrepreneurs et de l’état de l’intérim.
Alain Roumilhac commence par évoquer une bonne nouvelle sur le front de l’emploi, à la suite du baromètre trimestrel que ManpowerGroupe a effectué auprès de près de 1000 entreprises : les perspectives d’embauche remontent au 4ème trimestre, de près de 3 %. "Il y a davantage d’entreprises qui pensent augmenter leurs effectifs, qu’il y en a qui pensent les réduire." explique Alain Roumilhac. "Ce regain d’optimisme fait suite à un fort pessimiste, puisqu’au trimestre précédent il y avait eu un record dans l’autre sens, avec de nombreuses positions négatives en terme de recrutement". Il note que entrepreneurs français sont aujourd’hui plus optimistes que leurs voisins italiens, espagnols et anglais.
Concernant l’intérim plus spécifiquement, Alain Roumilhac confirme qu'il a servi de variable d’ajustement aux fluctuations de l’économie : le secteur a fortement chuté à l’annonce du confinement ; avant rebondir à la fin de celui-ci, mais moins fortement. Au moment de tirer un bilan de la période, Alain Roumilhac note toutefois que la situation revient progressivement à la normale : "Aujourd’hui, après une première perte de deux tiers de notre activité, nous sommes aux alentours de 15 à 20 % de baisse par rapport à l’an dernier. L’intérim est donc en redémarrage progressif, à l’image de l’ensemble de l’économie"
Alain Roumilhac souligne que la situation de l’intérim dépend beaucoup du secteur d’activité, certains secteurs étant en meilleure santé que d’autres. Parmi ceux fortement touchés par la crise, le président de ManpowerGroup France cite l’hôtellerie, la restauration et l’aéronautique. Pour ce dernier secteur, dont la mauvaise santé apparaît comme "structurelle" pour l’entrepreneur, il explique avoir trouvé une solution pour 800 intérimaires. "Nous avons proposé de les former dans d’autres secteurs, tels que le secteur industriel ou le bâtiment. Ces secteurs sont quasiment revenus à la normale, et sont favorisés par la rénovation énergétique du plan de relance, avec un réel de besoin de compétences".
Concernant les plans sociaux, dont l’ampleur est redoutée, Alain Roumilhac souligne que la causes des plans à venir ne sont pas les mêmes que lors de la première vague de plans sociaux. Tandis qu’au printemps, les entreprises ont pris la vague économique de plein fouet en y recourant pour pouvoir survivre, il note que beaucoup ne sont aujourd’hui pas revenues à un niveau d’activité normal, et sont en train de réfléchir à des recours à de nouveaux licenciements. "Un certain nombre de plans vont arriver dans les prochains mois, confirme-t-il, avec un sommet qui devrait arriver au 1er trimestre de l’an prochain".
Mais demeure la question : quand la situation reviendra-t-elle à son niveau d’avant la pandémie en terme d’emplois ? Alain Roumilhac note qu’en sortie de crise, le secteur de l’intérim redémarre toujours plus vite que l’ensemble de l’économie, qui retrouvera son niveau d’avant crise seulement début 2022, selon les estimations de la Banque de France.
Assurant que son choix n’a pas de lien avec la situation économique, Alain Roumilhac a choisi comme chanson "Highway to Hell" (l’autoroute pour l’enfer) d’AC/DC pour conclure l’émission.
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