Dominique Marcel (PDG de la Compagnie des Alpes) :"Il faut que l’on m’explique en quoi il y a davantage de risques sanitaires en prenant un télésiège qu'en prenant le métro"
Il dirige la Compagnie des Alpes, mais aussi de grands lieux de loisirs comme le Parc Astérix et le Futuroscope. Dominique Marcel est l’invité de Jean-Paul Chapel.
Dominique Marcel est le président-directeur général de la Compagnie des Alpes. Au micro de Jean-Paul Chapel, il confirme que les stations de ski sont bel et bien ouvertes… Mais pas les remontées mécaniques : "Nous le regrettons. Nous avions mis en place des mesures très sérieuses. Nous avons prévu pour les télécabines des protocoles pour gérer les capacités maximales, et aménager les files d’attente de manière à se protéger du risque sanitaire. À l’image de ce qu’avait dit le champion de ski Alexis Pinturault, il faut que l’on m’explique pourquoi il y a plus de risques sur un télésiège que dans un métro". Il explique que la surcharge en réanimation provoquée par les accidents est un risque, mais qui reste minime : "Les hospitalisés en traumatologie, qui représentent l’essentiel des accidentés, viennent très peu dans les grands hôpitaux qui accueillent les malades du covid. Très peu vont en réanimation. Ils sont traités à au moins 80 % dans des cabinets ou centres locaux."
"Nous espérons que beaucoup de Français viendront dans nos stations aux vacances d’hiver, pour compenser la baisse des visiteurs étrangers"
Dominique Marcel estime à environ 20 % la perte de chiffre d’affaires. Il dit craindre une éventuelle troisième vague. Il rappelle toutefois que les stations restent ouvertes : "Les touristes peuvent aller dans les stations ! Ils peuvent se promener, profiter de nos grands espaces… Mais dans une certaine limite. Il y aura des zones où l’on peut faire de la raquette ou de la randonnée, mais il faut que cela soit circonscrit, avec un dispositif qui soit clair de répartition des responsabilités et de sécurisation. Il faut que le dispositif juridique soit clair, et que les conditions économiques le soient aussi." L’entreprise a réagi à la crise en recourant au chômage partiel de manière… Partielle : "Nos saisonniers ont été concernés. Ils ont une priorité à la réembauche chaque année. Nous espérons qu’ils reviennent très vite pour l’ouverture prochaine et les vacances d’hiver." La Compagnie des Alpes bénéficie, en plus des prêts garantis par l’Etat, d’une indemnisation d’une partie des coûts fixes qui s’avèrent élevés (matériels, dépenses marketing, entretien...).
Si la Compagnie des Alpes a connu 100 millions de pertes l’an dernier, son PDG garde de l’espoir pour l’avenir : "Je pense que nous avons une capacité de rebond. On espère que beaucoup de français viendront aux vacances d’hiver, pour compenser la baisse des visiteurs étrangers. Les gens ont de plus en plus envie de sortir, de se retrouver. Les espaces que nous gérons, tant les stations de ski que nos parcs de loisir, sont parfaitement adaptés à cela. Nous avons même refusé les gens à la Toussaint dans nos parcs... Je crois donc que la France a encore des atouts."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.