Christophe Barnouin (Ecotone) : "De plus en plus de Français prennent conscience du bénéfice du bio sur la santé et l’environnement"
Christophe Barnouin, président de Ecotone, est l’invité de Jean-Paul Chapel dans la matinale de France Info.
"Le mois dernier, les trois-quarts des Français ont acheté bio au moins une fois dans le mois," déclare Christophe Barnouin, président de Ecotone, leader européen du bio, et invité de Jean-Paul Chapel. Il estime que le bio n’est "plus du tout réservé à une clientèle aisée," malgré un prix en moyenne 30% plus élevé à ses équivalents non-bio, en partie justifié par les rendements moindres. Autre explication, les enseignes de distribution qui augmentent leurs marges. Mais l’ensemble du secteur n’est pas concerné. "On a un profit, un rendement économique dans nos entreprises dans la bio qui est plutôt légèrement inférieur à la moyenne du secteur des entreprises agroalimentaires en France," affirme Christophe Barnouin.
Le bio grignote peu à peu les parts du marché alimentaire en France. Aujourd’hui, le secteur atteint les 6%. "Ce 6%, c’était 4% il y a 5 ans, et 2% il y a 10 ans," détaille Christophe Barnouin. "De plus en plus de Français prennent conscience du bénéfice du bio sur la santé et l’environnement." Un chiffre qui reste cependant faible comparé à d’autres pays européens. "Nos voisins en Europe du Nord, au Danemark ou en Suède sont arrivés à près de 10% de la consommation."
Le bio n’est pas toujours synonyme d’écologie, surtout quand il s’agit d’importer des produits de continents lointains. Mais pour le président de Ecotone, les marques de son groupe comme Bjorg et Bonneterre privilégient "des matières premières qui sont faites en France et en proche-Europe." Cette démarche s’accompagne de transparence. "Vous allez trouver dans la plupart des marques qui vous proposent des produits bio, une transparence sur l’approvisionnement des matières premières."
"Aujourd’hui, le bio, c’est 6% de la consommation, c’est 9% des surfaces agricoles, mais seulement 2% des aides de la Politique Agricole Commune," déplore Christophe Barnouin. Pour lui, l’Etat n’en fait pas assez. "Aujourd’hui, le gouvernement privilégie la conversion, c’est-à-dire les aides aux agriculteurs qui se convertissent, et après, on arrête de les subventionner. Sauf qu’aujourd’hui, le bio rend des services environnementaux qui ne sont pas rémunérés," explique-t-il, en citant le fait de ne pas utiliser de pesticides.
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