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Laurent Izard (auteur de "A la sueur de ton front") : "Les entreprises reportent sur leurs salariés la pression qu'elles subissent elles-mêmes pour des raisons de compétitivité"

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Article rédigé par franceinfo - Aurore Briffod
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Laurent Izard, auteur de l'essai "A la sueur de ton front, les vraies conséquences de la mondialisation sur le travail en France", est l'invité de Jean-Paul Chapel dans la matinale de France Info. 

La mondialisation a des effets positifs sur la croissance mais pour Laurent Izard, "nous avons tendance à négliger les conséquences négatives de la mondialisation". Il est très difficile de donner un nombre précis d'emplois supprimés. Un chiffre intéressant concerne l'industrie. "En 40 ans, entre 1980 et 2020, on a perdu environ la moitié des emplois soit 3,5 millions. Ils n'ont pas été remplacés par des emplois dans le tertiaire." La suppression des emplois n'est pas le seul impact sur le travail. "Il y a aussi une souffrance au travail souvent sous-estimée. Pourtant, elle peut avoir de très lourdes conséquences sur les salariés." Il détaille : "Pour des raisons de compétitivité, les entreprises reportent sur leurs salariés la pression qu'elles subissent elles-mêmes du fait de l'intensification de la pression concurrentielle.

Si le télétravail s'est généralisé pendant la crise sanitaire, Laurent Izard rappelle qu'il existait tout de même avant. Il craint que "le télétravail puisse pousser certaines entreprises à délocaliser des emplois qualifiés du fait des coûts de travail beaucoup plus élevés que dans d'autres pays". 

Il existe des voies pour une mondialisation plus apaisée. "On n'arrête pas la mondialisation, on ne va pas vivre en autarcie non plus. Mais je pense qu'il faut desserrer la pression qui pèse sur nos entreprises. Cela peut se faire par une amélioration de la loyauté dans la concurrence internationale. Elle est faussée aujourd'hui car les entreprises concurrentes n'ont pas les mêmes contraintes environnementales, sociales ou fiscales. En France, il faut réussir à limiter la pression fiscales qui pèsent sur elles."

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