François-Xavier Selleret (AGIRC-ARRCO) :"Le maintien du niveau des pensions de retraites est justifié par la diminution des salaires de 5 % en 2020"

Les retraites complémentaires, qui concernent 13 millions de salariés du privé, constituent 30 à 50 % de la retraite globale. Ce jeudi 8 octobre, le conseil d’administration de l’AGIRC-ARRCO doit se réunir pour confirmer le maintien du niveau des retraites à partir du mois de novembre. Le directeur de ces caisses complémentaires justifie cette décision : "La retraite par répartition est un bien commun entre les actifs et les entreprises. Les partenaires sociaux qui gèrent l’AGIRC-ARRCO ont à décider chaque année comment évoluent les pensions, en lien avec la situation des actifs. Ce sont les cotisants d’aujourd’hui qui financent les retraités d’aujourd’hui. La caractéristique de l’AGIRC-ARRCO n’a pas un euro de dette : on a même 60 à 65 milliards de réserves pour faire face aux aléas de l’économie et de la démographie. Dans l’accord de 2019 ils ont posé le principe que les retraites doivent évoluer comme les prix. Or, cette année, du fait de l’impact du chômage partiel, le salaire moyen va baisser de plus de 5 %. Il n’y aura donc pas d’augmentation des pensions." François-Xavier Selleret souligne qu’il peut toutefois y avoir "une clause de rattrapage des pensions, dans un sens ou un autre" en cours d’année.

Interrogé sur les conséquences du chômage partiel sur le montant des retraites, François-Xavier Selleret assure qu’il n’a "quasiment pas d’impact sur le niveau des retraites" : "Cela attribue le même nombre de points que lorsque l’on est en activité, tout comme les périodes de chômage indemnisé et de maladie. On a une garantie d’attribution du point face aux aléas de la vie, au prix d’un effort important effectué par le régime."

Organisés par l’AGIRC-ARRCO, les Rendez-vous de la retraite auront lieu du 12 au 17 octobre. Au cours de cette semaine, 40000 entretiens gratuits (physiquement à travers 230 lieux sur le territoire, ou par téléphone) seront effectués pour répondre aux interrogations des actifs sur leur future retraite. "Une nouveauté de cette année est que l’assurance retraite de la Sécurité sociale co-organise l’évènement avec l’AGIRC-ARRCO. Nous voyons en effet que nos concitoyens nous posent des questions sur l’ensemble leur future retraite. Comme nous souhaitons apporter une réponse la plus personnalisé possible, nous avons décidé de réunir nos forces." Et à quel âge faire ce diagnostic ? "Aujourd’hui, il se situe en moyenne autour de 55 ans, mais beaucoup nous répondent qu’avec le recul, ils auraient dû le faire vers 40/45 ans. C’est pour cela que cette opération est proposée pour tous les actifs, au sein des Rendez-vous de la retraite, mais aussi sur internet : nous avons notamment développé un simulateur de retraite sur le site agirc-arrco.fr. Ce simulateur est gratuit et personnalisé, et concerne tous les régimes de retraites confondus. J’invite chacun à aller le consulter, car c’est aussi comme cela que l’on continuera à l’améliorer pour répondre aux besoins de chacun d’entre nous."