Thierry Millon (Altares) sur les défaillances des entreprises : "C’est un retour à la normale, à la réalité".
Thierry Millon, directeur des études Altares, était l’invité de Jean-Paul Chapel ce jeudi 14 avril.
"C’est un retour à la normale, à la réalité" affirme le directeur des études Altares, Thierry Millon sur les défaillances d’entreprise qui ont bondi de 34,5 % par rapport à l’an dernier. Invité de Jean-Paul Chapel ce jeudi 14 avril, il se dit surpris par l’ampleur même s’il s’attendait déjà à une hausse : "35 %, c’est évidemment très fort, d’autant que ça concerne les plus petites entreprises de notre économie". Plus spécifiquement, ce sont les structures qui ont été le plus aidé par l’Etat et donc, qui n’ont pas fait défaut qui ont subi un rattrapage. Les entreprises touchées concernent plusieurs secteurs précis : "Typiquement, le commerce de détail, la restauration, le service à la personne en particulier". Pour la restauration, les défaillances augmentent nettement : +89 %, avec beaucoup d’établissements qui ont ouvert juste avant la crise.
Le nombre de faillites augmente très vite, néanmoins, il revient au niveau d’avant crise du COVID : "Il ne faut pas nous angoisser à ce stade-là". Toutefois, Thierry Millon appelle à se préparer avec le remboursement prochain des PGE. C’est donc un effet un rattrapage qui s’explique en partie par la fin des aides de l’Etat aux entreprises : "Parmi les aides, évidemment, il y a celles relatives à l’activité partielle (…), mais il y en a une dont on parle probablement un peu moins, c’est l’accompagnement des Urssaf en particulier". Cet accompagnement concerne le paiement des cotisations fiscales et sociales qui ont été reportées pendant la crise COVID. La fin de ces reports entraîne donc des difficultés : "Il faut à la fois payer les cotisations classiques habituelles, une activité normale, mais en plus rembourser la dette sociale de l’année COVID".
Si les entreprises ont été mises sous perfusion pendant la crise COVID, l’horizon s’assombrit à cause de la guerre en Ukraine : "On a eu tout de suite des effets sur l’énergie, sur le carburant, mais aussi sur les entreprises qui s’approvisionnaient qui ne pouvaient plus le faire". Après le paradoxe des entreprises qui avaient des difficultés, mais qui n’ont pas fait faillite pendant la crise sanitaire, le directeur des études Altares en souligne un second : "Les entreprises ont des commandes, ont des carnets de commandes bien fournis, mais malheureusement, elles ne peuvent pas y répondre, car elles manquent de matériaux". Thierry Millon redoute un effet domino des défaillances sur les grosses entreprises : "Le risque le plus important, c’est que les grands acteurs soient sous tension et évidemment ne confient pas au mieux du business aux entreprises de plus petite taille, aux sous-traitants naturellement".
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