: Vidéo Un Œil sur la planète. Les dessous d'un conflit
La Syrie occupe une place stratégique sur la route de l’énergie. Et quand il y a du gaz et du pétrole, les tensions locales s'exacerbent et les appétits extérieurs s'aiguisent pour se disputer ces sources de profit...
Les camions de pétrole de l'organisation Etat islamique sont la cible préférée des avions russes et de ceux de la coalition. Une contrebande d'or noir vers la Turquie qui rapporterait 1,5 million de dollars par jour à Daech. La Syrie produit du pétrole et sa position géographique en fait un acteur stratégique pour les hydrocarbures…
"La Syrie est une porte sur la Turquie, qui est elle-même une porte sur l'Europe. Le pays est l'étape quasiment indispensable pour les pays du Moyen-Orient qui veulent exporter notamment leur gaz naturel vers le marché européen", selon David Amsellem, de l'Institut français de géopolitique. La Syrie occupe une position unique dans la région au croisement de plusieurs gisements d'hydrocarbures…
Devenir un centre de transit pour le gaz et le pétrole
Le président syrien Bachar Al-Assad dévoilait en 2009 la stratégie des quatre mers : "Nous faisons le lien entre la Méditerranée, la mer Caspienne, la mer Noire et le Golfe. Quand nous connectons ces quatre mers, nous ne sommes pas seulement importants au Moyen-Orient, nous devenons le centre du monde." La stratégie syrienne est de devenir un centre de transit pour le gaz et le pétrole pour toute la région.
Damas choisit en 2011 le projet de gazoduc de Téhéran, ce qui va changer la donne régionale, car il permet d'exporter le gaz iranien sans passer par la Turquie, ce qui la lèse économiquement. "L'Arabie séoudite et le Qatar prennent très mal l'idée d'un pipeline qui pourrait aller de l'Iran à la Méditerranée… Ils vont dire que le problème, c'est Bachar, et donc qu'il faut le renverser", selon Alain Juillet, président de l'Académie d'intelligence économique…
Un reportage d'Estelle Youssouffa, Jean-Marie Lequertier et Anne Cohen.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.