: Vidéo "Prendre la consommation comme une maladie et pas comme un crime" : comment le Portugal a choisi de sortir des drogues dures par la méthode douce
Depuis 2001, l’Etat portugais lutte contre le trafic de stupéfiants en ayant dépénalisé l’usage de toutes les drogues. Les usagers ne sont pas considérés comme des délinquants et la méthode donne des résultats… Extrait du magazine "Nous, les Européens" diffusé dimanche 6 décembre 2020 à 10h35 sur France 3.
"Pour la police, on se préoccupe des consommateurs en termes de santé parce qu’ils ont un problème de santé, mais ils sont aussi pour nous une bonne source d’informations dans le cadre de nos enquêtes, explique Nelson Silva, commissaire d’investigation criminelle, au magazine 'Nous, les Européens' (replay). Ils nous sont utiles pour tenter de remonter et neutraliser les réseaux de trafic de drogue."
Et le travail de renseignement paie, comme avec une saisie de 600 kilos de cocaïne, le stupéfiant en pleine expansion au Portugal, comme partout dans le monde. La police portugaise a mis la main sur neuf tonnes de cette drogue en 2019 et brûle chaque mois la drogue saisie. Dans les années 1990, le pays détenait le record du nombre de toxicomanes en Europe, soit 100 000 héroïnomanes qui représentaient 1% de la population du pays.
"Le grand objectif est de diminuer la souffrance des gens"
Comme la politique de répression n’avait aucun effet, la gauche au pouvoir en 2001 a radicalement changé d’approche et choisi de sortir des drogues dures par la méthode douce. "C’est notre président de la République Jorge Sampaio [1996-2006] qui a été déterminant en ouvrant le débat autour des drogues", rappelle João Goulão, directeur de l’Institut des drogues et de la toxicomanie, de réputation internationale. Dans son bureau, des photos de lui en compagnie du pape François, Richard Branson, le secrétaire général de l’ONU…
Ce médecin, salué par toutes ces personnalités, est l’architecte de la loi de 2001, foncièrement humaniste, qui a dépénalisé l’usage de toutes les drogues : "L’idée de départ est de prendre la consommation comme une maladie et pas comme un crime, dit-il. Pour cela, il faut mobiliser tous les services de santé et les services sociaux. Le grand objectif de toutes ces mesures mises en place n’est pas d’éradiquer la consommation à tout prix. Le grand objectif est de diminuer la souffrance des gens."
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