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Vidéo "Même quand il s'agit d'un viol ou d'un inceste, avorter c'est compliqué" : 100 000 Polonaises ont eu recours à des IVG illégales en 2022

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"Même quand il s'agit d'un viol ou d'un inceste, avorter c'est compliqué" : 100 000 Polonaises ont eu recours à des IVG illégales en 2022
"Même quand il s'agit d'un viol ou d'un inceste, avorter c'est compliqué" : 100 000 Polonaises ont eu recours à des IVG illégales en 2022 "Même quand il s'agit d'un viol ou d'un inceste, avorter c'est compliqué" : 100 000 Polonaises ont eu recours à des IVG illégales en 2022 (NOUS, LES EUROPEENS / FRANCE 2)
En Pologne, les plus grandes manifestations depuis la fin du communisme dénoncent depuis trois ans les lois anti-avortement. Six femmes sont mortes, enceintes d'un fœtus malformé, parce qu'on leur a refusé une interruption médicale de grossesse.

La Pologne est un pays divisé entre progressistes et conservateurs, au pouvoir depuis 2015, autour de questions essentielles comme le rapport à l'Europe, les droits des minorités, ou encore l'accès à l'avortement, devenu quasiment impossible dans le pays. L'an dernier, seulement 161 interruptions volontaires de grossesse ont été autorisées en Pologne, alors que 100 000 Polonaises ont dû avorter illégalement à l'étranger ou en se faisant livrer une pilule via Internet.

Les équipes de "Nous, les Européens" (X) ont rencontré l'association féministe Federa, à l'écoute de femmes qui souhaitent avorter.

Des milliers de femmes contraintes de contourner la loi

Marta Paczkowska est membre de l'association Federa. Elle aide les femmes enceintes à trouver des solutions pour avorter, dans un pays où cela est extrêmement difficile. "Aujourd'hui, en Pologne, une femme peut avorter à l'hôpital uniquement dans deux cas : quand la femme est enceinte après un viol ou un inceste, ou quand sa vie est en danger. Mais même quand il s'agit d'un viol ou d'un inceste, pour être autorisée à avorter, c'est compliqué, parce qu'il faut obtenir l'autorisation d'un procureur", explique-t-elle.

Durant cet entretien avec Marta Paczkowska, le téléphone retentit. Il s'agit d'un homme, qui explique que sa "compagne se sent très mal". Les médecins ont détecté "une multitude de malformations physiques et cérébrales" chez le fœtus qu'elle porte, mais cela n'est pas une raison suffisante pour avorter en Pologne. Marta lui propose alors de contourner la loi en le redirigeant vers des médecins psychiatres pro-avortement qui "feront une attestation qui prouvera que cette grossesse met en danger la santé mentale" de la future maman, permettant ainsi l'IVG.

Extrait de "Pologne, Europe : 'je t’aime moi non plus'", à voir dans "Nous, les Européens" le 12 octobre 2023.

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