#MonEnvoyéSpécial. Les promesses des circuits courts
De plus en plus de Français sont perdus face à leur assiette. Grossistes, traders, coopératives, transformateurs… d’où viennent les produits que l’on consomme au quotidien ? Comment être sûr de ne pas être trompé sur la marchandise ? Face à cette interrogation, certains décident d’emprunter un autre chemin, celui des circuits courts, quand un intermédiaire, pas plus, intervient entre le producteur et le consommateur.
Alors qu'aujourd’hui, 70% des Français disent préférer manger local, les initiatives pour contourner la grande distribution se multiplient. Jean-François, éleveur de charolais en Saône-et-Loire, n’exerce pas seulement le métier d’agriculteur, il est aussi commercial et livreur. Via son site internet, il livre directement ses clients à travers toute la France, parcourant certains week-ends jusqu’à 1 000 kilomètres. S’affranchir du réseau de la grande distribution demande parfois de durs efforts ! Mais au final, la triple casquette de Jean-François lui permet d’augmenter son chiffre d’affaires et de se mettre à l’abri des crises et des fluctuations des cours du marché de la viande.
Ghislain, maraîcher dans le Lot-et-Garonne, emprunte quant à lui deux voies parallèles : le circuit conventionnel et le circuit court. Il passe par des revendeurs, mais a aussi créé un "magasin de producteurs" avec quatre autres associés agriculteurs. Bilan : déposer directement ses légumes sur les étals de son magasin lui rapporte deux fois plus que la vente à un grossiste. Éviter les nombreux intermédiaires peut donc permettre de mieux rémunérer les producteurs.
Les consommateurs toujours gagnants ?
Les circuits courts, c’est la promesse d'une traçabilité renforcée, d’une meilleure qualité, et parfois de produits moins chers. Mais parfois seulement : les poireaux de Ghislain sont plus chers en vente directe. Au-delà du prix, la promesse de transparence elle-même n’est pas toujours très claire. En se rendant dans une filiale de produits surgelés dits "locaux", les journalistes du magazine "Envoyé spécial" ont constaté que certains produits surgelés, par exemple, sont bien transformés près du lieu de vente. Mais on a beau scruter l’étiquette, difficile de connaître la provenance du produit lui-même.
AMAP (Associations pour le maintien d'une agriculture paysanne), magasins de producteurs, livraison directe au consommateur : les initiatives pour manger local et sain n'ont plus rien d'une utopie et sont de plus en plus accessibles. Surveillées de près par la grande distribution, elles dessinent désormais les contours d'un marché économiquement porteur. Le ministère de l'Agriculture a même publié une liste des initiatives mises en place pour manger local partout en France.
Un reportage de Paul Sanfourche, Mathieu Dreujou et Julien Ababsa.
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