Christophe est superviseur. Il mène son monde avec deux feutres de couleur : le feutre vert sert à noter le nom des salariés qui atteignent les objectifs de productivité fixés par l’entreprise sur le tableau qui trône au milieu de l’équipe ; le rouge, lui, désigne ceux qui ne réussissent pas à suivre la cadence. Christophe, le superviseur est formel : « C’est une méthode qui marche. Personne n’aime se retrouver en rouge sur le tableau. »Trois ans après notre premier reportage, nous sommes donc retournés enquêter dans les coulisses de ces usines des temps modernes où le brouhaha des conversations téléphoniques a remplacé le bruit des machines. Avec la crise, la pression s’est encore alourdie sur les épaules de ces ouvriers/télé-conseillers qui sont – comme leurs homologues de l’industrie – sous la menace des délocalisations.Un reportage réalisé par Emilie Helmbacher.Guilaine Chenu recevra Karine Berger, économiste et députée PS des Hautes-Alpes.