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Vidéo "Voilà la dernière photo que j'ai d'eux. Quinze minutes après, ils étaient morts" : "Envoyé spécial" a rencontré le père des deux enfants tués au pont d'Irpin, au début de la guerre en Ukraine

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"Voilà la dernière photo que j'ai d'eux. Quinze minutes après, ils étaient morts" : "Envoyé spécial" a rencontré le père des deux enfants tués au pont d'Irpin, au début de la guerre en Ukraine
"Voilà la dernière photo que j'ai d'eux. Quinze minutes après, ils étaient morts" : "Envoyé spécial" a rencontré le père des deux enfants tués au pont d'Irpin, au début de la guerre en Ukraine "Voilà la dernière photo que j'ai d'eux. Quinze minutes après, ils étaient morts" : "Envoyé spécial" a rencontré le père des deux enfants tués au pont d'Irpin, au début de la guerre en Ukraine (ENVOYE SPECIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
L'endroit est resté le symbole du chaos qui régnait aux premiers jours de la guerre en Ukraine : le pont d'Irpin, que l'armée ukrainienne a fait sauter pour ralentir la progression de l'armée russe. A quelques mètres de ce pont, l'histoire d'une famille a ému le monde entier. Onze mois après, "Envoyé spécial" a rencontré Serhiy, qui a perdu ce jour-là sa femme et ses enfants.

Le pont d'Irpin, détruit par l'armée ukrainienne pour empêcher la progression des véhicules russes, est resté le symbole du chaos qui a suivi l'invasion du 24 février 2022. Dans cette ville des faubourgs de Kiev, c'était le point de passage des civils qui voulaient à tout prix quitter l'Ukraine.

Ce jour-là, un obus de mortier s'est abattu sur la route de l'exode. Quatre personnes ont été tuées, dont deux enfants. Onze mois plus tard, une équipe d'"Envoyé spécial" a rencontré leur père. Dans l'explosion, Sergey Perebeinis a perdu sa fille, son fils, et sa femme Tatiana : toute sa famille. Alisa avait 9 ans, et Mykyta, 19 ans, étudiait l'informatique.

Depuis le début de la guerre, lui-même se trouvait au chevet de sa mère, malade, à 800 kilomètres de ses proches. La moitié des habitants de l'immeuble sont partis dès les premiers jours du conflit, raconte-t-il. Il a demandé à sa femme d'attendre deux jours, pour qu'il y ait moins de monde sur les routes. Mais le 4 mars, leur immeuble a été bombardé par les Russes, et il a fallu reporter le départ. 

Un tweet du "New York Times"

"Le 6 mars, ils sont partis, en voiture jusqu'au pont – le pont d'Irpin qui a été détruit. Ils ont continué à pied en direction de Kiev", raconte Sergey. Sur la photo qu'il a reçue sur son téléphone portable, Alisa porte la cage du chat, Mykyta fait un signe de la main en souriant. C'est la dernière image qu'il a d'eux. "Quinze minutes après, ils étaient morts."

Peu après, Sergey remarque sur le site du New York Times un tweet sans photo, disant qu'une famille a été tuée. "Quand la photo a été publiée, je les ai reconnus", dit-il. Ses derniers mots pour sa famille, au téléphone, avaient été ceux-ci : "Pardonnez-moi de ne pas être avec vous."

Extrait d'"Envoyé spécial" du 16 février 2023, soirée spéciale "Ukraine, une guerre sans fin ?"

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