: Vidéo "Va à la niche" : dans "Envoyé spécial", une femme victime du racisme décomplexé de ses voisins, sympathisants du Rassemblement national
Près de deux semaines après que le Rassemblement national est arrivé en tête aux élections européennes, "Envoyé spécial" s'est rendu à Montargis. Dans cette circonscription du Loiret, la liste du parti d'extrême droite a recueilli 30,5% des suffrages. Le magazine de France 2 a rencontré Divine Kinkela, une habitante victime du racisme décomplexé de ses voisins, partisans de Marine Le Pen et Jordan Bardella.
Depuis la campagne des européennes, cette aide-soignante, installée en France depuis "près de trente ans", dit essuyer les insultes et des cris de singe de la part de son voisin. Ce dernier a déployé des drapeaux français sous sa fenêtre, ce à quoi la jeune femme ne voit aucun inconvénient. Il a aussi collé des affiches "Avec Marine et Jordan", orientées uniquement vers la terrasse de sa voisine. Malgré ce climat détestable, Divine s'impose de continuer à boire son café sur sa terrasse.
"C'est comme si les élections avaient libéré la parole. C'est une porte ouverte à dire aux immigrés : 'Vous n'êtes pas les bienvenus. Vous n'êtes pas chez vous. On va vous foutre à la porte'."
Divine Kinkela, aide-soignantedans "Envoyé spécial"
Les journalistes d'"Envoyé spécial" sont allés à la rencontre de Didier, le voisin de Divine, un ancien plombier en région parisienne qui s'est installé ici pour sa retraite. Il n'hésite pas à tenir des propos racistes face à leur caméra. Selon lui, qui affirme voir "à la télé comment ça se passe", "être français, c'est déjà prendre les coutumes de la France", et ceux qui ne les respectent pas, "c'est les 'Mustapha'".
Des élus de gauche lui témoignent leur soutien
Didier ne dit plus bonjour à sa voisine, et quand Divine passe dans la rue ce jour-là, la voisine fait irruption pour l'apostropher. "Tu dégages ! On a quitté les HLM à cause de gens comme toi ! On fait ce qu'on veut. On est chez nous." Et de lâcher : " Va à la niche !" Un déferlement de haine suivi de menaces à l'encontre du journaliste qui filme la scène.
Sur les réseaux sociaux, de nombreux responsables politiques, de gauche, ont réagi à la diffusion de cette séquence. Ils ont apporté leur "soutien" à Divine Kinkela et dénoncé ce racisme qui s'exprime librement, comme l'écologiste Sandrine Rousseau, l'insoumise Danièle Obono ou le socialiste Olivier Faure.
Extrait de "Législatives, un choix crucial", un reportage diffusé dans "Envoyé spécial" le 20 juin 2024.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.