Vidéo Otages israéliens à Gaza. "Ramène tout le monde et va-t'en !" : à Tel-Aviv, chaque samedi soir, la colère enfle contre Nétanyahou

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Otages israéliens à Gaza : "Ramène tout le monde et va-t'en !" : à Tel-Aviv, chaque samedi soir, la colère enfle contre Nétanyahou
Otages israéliens à Gaza : "Ramène tout le monde et va-t'en !" : à Tel-Aviv, chaque samedi soir, la colère enfle contre Nétanyahou Otages israéliens à Gaza : "Ramène tout le monde et va-t'en !" : à Tel-Aviv, chaque samedi soir, la colère enfle contre Nétanyahou (ENVOYÉ SPÉCIAL / FRANCE 2)
Article rédigé par France 2
France Télévisions
Un an après l’attaque terroriste du 7 octobre 2023, "Envoyé spécial" est retourné en Israël et a retrouvé des rescapés de Nir Oz. Dans le kibboutz, près d’un habitant sur quatre a été tué ou kidnappé. Les familles des otages toujours détenus par le Hamas en tiennent pour responsable Benyamin Nétanyahou, de plus en plus critiqué.

Comment continuer à vivre alors que certains de vos proches restent en captivité ? "Manger, c'est très difficile, parce que je ne sais pas si en ce moment, mon père le peut. Chaque petite bouchée est un sentiment de culpabilité", confie Sahar Kalderon, 17 ans. Ofer, son père, est l'un des deux derniers otages franco-israéliens. Depuis presque un an, la famille est sans nouvelles de lui.

Ce soir-là, Hadas, la maman de Sahar et ex-femme d'Ofer, reçoit sa famille. Avec ses enfants, elle a été relogée, comme la plupart des survivants de Nir Oz, dans une tour de Kiryat Gat, à une soixantaine de kilomètres du kibboutz. Bien que peu croyante, elle a invité le frère d'Ofer et sa femme pour le traditionnel repas du vendredi soir, le shabbat. 

"J'ai perdu la confiance en mon pays"

Sahar est la dernière à avoir vu son père, et c'était dans les tunnels du Hamas. Le 7 octobre 2023, elle a été kidnappée à Nir Oz en même temps qu'Ofer et son frère Erez, 13 ans. L'adolescent a lui aussi retrouvé sa famille, mais il gardera le silence toute la soirée. De leurs conditions de détention, les deux enfants ne veulent rien dire. Aujourd'hui, ils ont des sautes d'humeur, du mal à retourner à l'école et à s'endormir le soir. "Ça m'a changée complètement, déclare Sahar. J'ai perdu ma naïveté, ma joie de vivre, le calme que j'avais en moi. Un rien peut m'énerver. Et puis j'ai perdu la confiance en mon pays. Je n'ai plus confiance en personne."

La perte de confiance en l'Etat d'Israël, c'est ce qu'expriment la plupart des survivants de l'attaque du 7 octobre. Et aussi la colère contre le gouvernement. Pour la famille Kalderon, "la vie d'Ofer est entre les mains de Nétanyahou". Pour Sharon, sa belle-sœur, "les six derniers otages qui ont été tués l'ont été parce que les soldats du Hamas ont entendu l'armée à l'extérieur". Comme des milliers d'Israéliens, ils reprochent au Premier ministre et à ses alliés d'extrême droite de continuer la guerre au mépris de la vie des otages. Projetée sur un mur lors de la manifestation organisée chaque samedi soir, une phrase l'interpelle : "Ramène tout le monde et va-t'en !". Le rassemblement hebdomadaire en soutien aux familles d'otages s'est transformé en protestation contre le gouvernement.

Extrait de "Les fantômes de Nir Oz", un reportage à voir dans "Envoyé spécial" le 26 septembre 2024.

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